Sénégal: Podor - Des pertes post récoltes évaluées à cinq milliards de francs CFA par an (étude)

Fanaye (Podor) — Les producteurs de Podor (nord) perdent 30% de leurs récoltes, soit cinq milliards de francs CFA par an, selon une étude réalisée et présentée, mardi, par l'Institut prospective agricole et rurale (IPAR) lors d'une journée de restitution.

"Les producteurs de Podor perdent annuellement 5 milliards de francs CFA, soit un taux de 30% des produits de leurs récoltes", lit-on dans le rapport.

La présentation de l'étude a réuni près d'une centaine d'acteurs autour d'un atelier de partage et de validation sur le thème : "Les pertes post récoltes et les besoins en infrastructures de conservation et de stockage des produits halieutiques du département de Podor".

Elle a été présidée par l'adjoint au préfet de Podor, Ousmane Sidibé, en présence du sous-préfet de Thillé Boubacar, Giry Faye Tall.

Plusieurs partenaires techniques et financiers, dont la SAED, l'ANCAR, l'USAID, le Marché d'intérêt national et des responsables de filières agricoles, pastorales et halieutiques, entre autres, ont pris part à la rencontre.

L'étude, réalisée par l'IPAR, a été commanditée par la commune de Fanaye, "après constat de nombreuses complaintes des producteurs", a fait savoir Aliou Gaye, qui s'exprimait lors de la cérémonie d'ouverture.

"Plus de la moitié des pertes, 17%, soit 2, 5 milliards de francs CFA, est subie par les producteurs de l'arrondissement de Thillé Boubacar [Fanaye et Ndiayène Pendao]", a précisé M. Gaye, soulignant que "les mêmes pertes sont notées chez les éleveurs, obligés de déverser le lait en hivernage". "Les pêcheurs, quant à eux, font face à un manque de matériel et d'équipement", a-t-il indiqué.

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"Suivant une démarche méthodologique, nous avons organisé des focus group, des entretiens semi structurés avec des producteurs de toutes les filières, des magasiniers, etc., dans les quatre arrondissements [Thillé Boubacar, Gamadji Saré, Cas Cas et Saldé]", a expliqué le coordonnateur de l'IPAR à Podor et dans la zone de la vallée du fleuve Sénégal, Aboubacry Diallo, lors de la présentation des résultats.

Selon lui, ces pertes sont occasionnées par "de nombreuses contraintes enregistrées depuis le démarrage de la campagne, à savoir le financement, le manque d'équipement et de matériel de récolte et de conservation".

"Les magasins de stockage et de conservation ne sont pas adaptés, notamment pour des produits maraîchers comme l'oignon. Les récoltes dans les parcelles de riz se font de façon manuelle ; ce qui occasionne beaucoup de perte de graines", a relevé M. Diallo.

La commune de Fanaye " est déjà dans l'action pour résoudre ce problème. Nous avons déjà l'accompagnement de l'USAID qui a financé l'étude et nous sommes en discussion très avancée avec l'Unité nationale de partenariat public privé du ministère de l'Économie et de la Coopération. Cette structure ne se limitera pas seulement à Fanaye. Elle va s'intéresser à tout le département", a signalé Aliou Gaye.

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