Les déplacés de guerre et populations des zones occupées par la rébellion du M23 dans le grand Nord-Kivu n'ont pas suffisamment bénéficié de la trêve humanitaire annoncée par les Etats-Unis. A deux jours de la fin de cette période, censée être sans armes ni bruits de bottes, aucune action de grande envergure, en termes d'assistance alimentaire par exemple, n'a été organisée dans la région de Butembo-Lubero durant cette période, constatent des sources locales.
Quelques responsables d'organisations humanitaires affirment que cela est dû à de nombreuses contraintes auxquelles font face leurs organisations dans la région. La trêve humanitaire avait pour objectif de faire taire les armes dans la zone de combats pendant deux semaines. L'objectif visé consistait à réduire les risques sécuritaires pour les humanitaires et à leur permettre d'acheminer de l'aide aux déplacés. Cependant, plusieurs contraintes, notamment d'ordre sécuritaire, ont empêché ces organisations humanitaires de mener à bien des interventions dans la zone, affirme un responsable d'une organisation humanitaire qui a requis l'anonymat.
Climat de méfiance
Depuis le meurtre de deux agents d'une ONG internationale et l'incendie de cinq de leurs véhicules par des jeunes dans le territoire de Lubero, au lendemain de l'occupation de Kanyabayonga et Kirumba par le M23, un climat de méfiance vis-à-vis des organisations humanitaires s'est installé dans la région. Cette situation n'a pas permis de garantir leur sécurité. Par conséquent, les organisations humanitaires n'ont pas eu la facilité de se mouvoir pour accéder aux zones où se trouvent des milliers de déplacés et des retournés dans le territoire de Lubero. A propos du climat de méfiance, le Forum provincial d'accès humanitaire envisage des activités de sensibilisation de la population autour du mandat des organisations humanitaires.
Une présence limitée
Toutefois, des sources locales à Kirumba rapportent que quelques ONG y sont malgré tout présentes. C'est entre autres MSF, Intersos et Heks-eper. Ces organisations continuent de mener quelques actions sur place, dans le domaine de la santé, de l'eau, de l'hygiène et de l'assainissement, avec toutefois une marge de manoeuvre très réduite, précisent les mêmes sources. D'autres organisations basées à Butembo, telles que Medair et Caritas, continuent d'intervenir sur place dans la mesure de leurs possibilités.