Matam — Le président du Comité régional de gestion des courses hippiques de Matam (nord), Aliou Thiam, a déploré, mercredi les entraves à la bonne pratique du sport équestre dans la région, listant notamment, "le manque de financement, l'absence d'hippodromes réglementés et de sponsors, et la qualité des chevaux".
"Nous fonctionnons avec nos propres moyens et attendons toujours le soutien de l'État qui tarde à venir. Les nombreuses demandes d'appui adressées aux maires de la région sont sans réponse. Il nous faut aussi un hippodrome aux normes et clôturé, où nous pourrons organiser nos courses sans problème", a-t-il dit lors d'un entretien avec l'APS.
En dépit de ces difficultés, quinze journées de courses ont été organisées durant la saison dans différentes localités de la région, notamment dans les communes de Nabadji Civol et Bokidiawé, a fait savoir M. Thiam.
"'Nous avons une vingtaine de lieux où nous pouvons organiser des courses. Nous en avons à Taiba, Sédo, Nabadji, Bokidiawé, Matam, Kanel, dans le Dandé Mayo. Chaque écurie dispose d'un site qu'on considère comme un hippodrome même s'il n'est pas aux normes", a-t-il ajouté.
Le président régional des courses hippiques a également pointé du doigt l'état physique des chevaux de course, à Matam, qui, selon lui, ont du mal à rivaliser avec ceux qui s'affrontent dans les compétitions nationales.
Un camp d'insémination artificielle pour améliorer les performances des chevaux
"Lors d'un open national à Thiès, les écuries de Matam ont essuyé des défaites cuisantes à cause de la différence de niveau entre les équidés", s'est-il rappelé, ajoutant qu'un contrat de cinq ans a été signé avec le hara national pour améliorer la race des équipés d'en disposer de performants.
Cette collaboration a permis, dès la première année, à la région de Matam de bénéficier de deux pur-sang nés dans un camp d'insémination artificielle.
M. Thiam espère ainsi qu'avec la naissance de quarante-six juments issues de l'insémination, la région pourra rivaliser avec les autres régions.
Les courses hippiques suscitent un réel engouement auprès des habitants de Matam, mais leur organisation coûte chère, en l'absence de l'appui des pouvoirs publics et des sponsors, relève-t-il.
"Dans la région, cinq catégories sont en compétition lors de chaque course. L'organisateur peut dépenser jusqu'à 400 000 francs CFA, à travers différentes dépenses, dont la sécurité, les lots à gagner, les chevaux à payer, etc.", soutient M. Thiam, qui est par ailleurs propriétaire de chevaux.
"Ces compétitions se tiennent dans des hippodromes traditionnels, avec des entrées payantes. Pour cette année, la structure régionale a organisé trois courses à Bokidiawé, deux à Sédo, trois à Taiba, une à Doumga Ouro Thierno, à Thiehel Padé, à Thiarène et à Nabadji", a-t-il ajouté.