Au Cameroun, le préfet du département où se trouve Yaoundé a réaffirmé ce 18 juillet 2024 dans un quotidien son intention d'interdire de séjour lorsque « l'on s'attaque aux institutions ou que l'on appelle au soulèvement ». Un arrêté pris en ce sens le 15 juillet a provoqué l'émotion dans les milieux de la presse, en partie visés, ainsi que chez des leaders associatifs et politiques.
Au Cameroun, le préfet du Mfoundi, le département dont dépend la capitale Yaoundé, maintient ses menaces après un arrêté pris le 15 juillet. Il y annonçait vouloir interdire de séjour dans la capitale et sa région, toute personne qui appellerait au soulèvement contre la République et la personne qui les incarne.
Dans une interview jeudi 18 juillet matin au quotidien gouvernemental Cameroon Tribune, Emmanuel Mariel Djikdent, ne s'est pas dédit : au contraire, malgré les nombreuses réactions indignées qu'il a suscitées.
C'est un préfet droit dans ses bottes et convaincu de son bon droit qui s'est confié aux confrères de Cameroon Tribune. Emmanuel Mariel Djikdent y réitère : « Personne n'est malvenu à Yaoundé. Mais on n'admettra jamais qu'au nom de la liberté d'expression l'on s'attaque aux institutions ou que l'on appelle au soulèvement. » Le préfet ajoute que, à ce stade, ce n'est qu'une mise en garde. Mais quiconque viendrait à se retrouver sous le coup de ces infractions se verra effectivement interdit de séjour dans le département du Mfoundi, et donc de Yaoundé, qui en est le chef-lieu, doublée de capitale du pays.
Parlant précisément du président Paul Biya, l'autorité préfectorale met en garde contre tout propos véhément à son encontre, dans les médias notamment.
L'arrêté pris lundi dernier avait fait bondir autant dans les milieux de la presse, partiellement visés, que chez des leaders associatifs et politiques.
Jeudi matin, Haman Mana, éditorialiste au quotidien Le Jour, s'est dit « sidéré » par cet arrêté qui viendrait par un coup de crayon effacer plusieurs décennies de péripéties et de luttes pour la conquête des libertés. Inquiétudes déjà exprimées par d'autres voix, notamment de l'opposition, qui dénoncent un tour de vis liberticide, à un peu plus d'un an de la prochaine élection présidentielle.