Afrique Centrale: Zone Cémac - Les banquiers en conclave à Brazzaville

Les travaux de la treizième réunion annuelle de concertation de la Commission bancaire de l'Afrique centrale (Cobac) avec les professionnels de la finance se sont ouverts le 18 juillet dans la capitale congolaise. Les participants vont tenter de formuler des pistes de solutions pour renforcer le système bancaire de la sous-région.

La masse monétaire en circulation au sein de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cémac) devrait augmenter cette année de 13,5% contre 9% en 2023. Les indicateurs d'activité et de performance du système bancaire de la sous-région notent une progression, avec un compte global estimé à près de 24 000 milliards FCFA. La même tendance est observée au niveau du produit net bancaire de l'ensemble des banques en activité qui va aussi augmenter de 13%, tandis que le résultat net a progressé de 116,1%.

Le portefeuille de crédits s'est amélioré, avec une baisse des créances en souffrance de 81 milliards FCFA, soit -4% comparativement à leur niveau d'il y a une année. Les créances en souffrance s'établissent à 1981 milliards FCFA représentant 16,47% des crédits bruts, contre 19% une année plutôt. « Le niveau reste néanmoins préoccupant, au regard de la norme de 5%, comme standard », a indiqué le gouverneur de la Banque des États de l'Afrique centrale (BEAC), Yvon Sana Bangui.

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Ce niveau élevé des indicateurs est à relativiser, d'après le gouverneur de la BEAC, en raison de la composante titre de transaction et de certains comptes en devises dont la liquidité n'est souvent pas effective. « En dépit des performances affichées des banques, l'on observe la récurrence des infractions à l'égard de la règlementation en vigueur. Les contrôles assurés par le secrétariat général de la Cobac ont mis en lumière la préférence pour la rentabilité contre les exigences de conformité », a rappelé Yvon Sana Bangui qui est aussi président de la Cobac.

La question de l'évolution de créances en souffrance dans la zone Cémac et les propositions de mesures prudentielles adaptées, la problématique de la surexposition des banques de la sous-région, ainsi que les enjeux de la cybersécurité dans le secteur financier en zone Cémac, constituent les trois principaux sujets de concertation de la Cobac avec les responsables des établissements financiers et bancaires. « Nous attendons les conclusions de ces échanges pour mener des actions concrètes », a déclaré le ministre Ludovic Ngatsé, à l'ouverture des travaux.

Rappelons que sur les 53 banques en activité, 26 d'entre elles disposent de fonds propres nets suffisants pour respecter l'ensemble de la règlementation financière. Le gouverneur de la BEAC a promis la fermeté et des contrôles ciblés à l'encontre des établissements financiers et bancaires indélicats. Le dispositif en matière de lutte contre le blanchissement d'argent et le financement du terrorisme devrait également être renforcé.

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