Afrique Centrale: Forêts des bassins du Congo - Plaidoyer pour le soutien de l'initiative Comifac-ministère de l'Environnement/WWF

La Commission des forêts d'Afrique centrale (Comifac) et le Fonds mondial de la nature ( WWF) ont organisé, le 17 juillet à Kinshasa, l'atelier national de socialisation et d'appropriation de l'initiative de ces deux institutions en République démocratique du Congo (RDC) visant l'augmentation des flux internationaux de financements climatiques et de la biodiversité en faveur des forêts du bassin du Congo.

L'atelier a permis aux participants de discuter sur les défis financiers auxquels les forêts du bassin du Congo sont confrontées pour concilier la conservation de la biodiversité et le développement socioéconomique. "Notre engagement envers la gestion durable des écosystèmes forestiers est indissociable de notre volonté de promouvoir le bien-être de notre population à travers un développement équitable et durable. Ensemble, nous devons relever ce défi. Cela nécessite une mobilisation collective où chaque acteur joue un rôle crucial", a indiqué la coordonnatrice nationale de la Comifac, Brigitte Mbuyi Bilonda.

Le directeur national de WWF, Yaouba Kaigama, réitérant la constance de son institution ainsi que sa détermination de rester au côté du gouvernement congolais et d'autres partenaires pour l'aboutissement de ce processus, a souligné le caractère inclusif de cette démarche.

Des forêts comme pôle des recettes

Cet exercice a eu comme soubassement un état des lieux catastrophique sur lequel tous les partenaires ont été d'accord. En commençant par le secrétaire général à l'Environnement, Benjamin Toirambe, représentant la ministre en charge de ce secteur, les autres représentants des institutions publiques et les partenaires au développement ainsi que ceux des communautés locales et des organisations de la société civile. Tous ont été unanimes sur le fait que les forêts du bassin du Congo constituent un pôle de dépenses au lieu d'être source des recettes pour les États et des profits pour leurs populations respectives. "Il faut que les choses changent!", a admis le secrétaire général, Benjamin Toirambe. Pour ce haut cadre de l'administration congolaise, les acteurs congolais et ceux du bassin du Congo doivent avoir des données sur les ressources naturelles à faire valoir pour soutenir les actions prévues. "Il ne faut pas nous limiter aux paroles. Il faut monter des mécanismes techniques et financiers pour arriver à valoriser nos forêts", a-t-il conseillé.

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Promouvoir une solidarité entre les États de la sous-région

Pour permettre à tous les acteurs d'avoir une même compréhension du contexte, des enjeux et des defis, de susciter les engagements politiques et consolider la synergie autour de la Comifac en vue d'améliorer les capacités de négociation et parvenir à augmenter les flux internationaux de financements climatiques ainsi que de la biodiversité en faveur des forêts du bassin du Congo, le leader CB-Hiffi au sein du WWF, Jonas Kemajou Syapze, a partagé sur l'augmentation des flux de financement pour soutenir ces forêts. Revenant sur l'état des lieux et les usages des terres forestières, cet expert en finance climatique a rappelé que le bassin du Congo possède de vastes espaces de forêts qui jouent un rôle écologique important et qui régulent le climat mondial avec sa biodiversité abondante, mais qui constituent pour les pays de cet espace géographique des postes de dépenses énormes. "Devons-nous continuer à dépenser et laisser nos enfants mourrir de fain, au nom de la conservation ?", s'est-il demandé. Il s'est mis notamment à la place de ces communautés locales qui ne savent pas profiter de leurs forêts pour le besoin de la conservation et dont les gouvernements sont obligés de débourser de l'argent pour entretenir ces forêts.

Notant que de 2017 à 2021 l'Amazonie et l'Asie du Sud-Est ont chacune bénéficié de près d'un milliard de dollars americains pour préserver leurs forêts alors que le Bassin du Congo n'a été financé que de près de 4 millions, donc 4% de ce que chacun de ces espaces a reçu, Jonas Kemajou a regretté que les gouvernements des pays pauvres empruntent de l'argent pour préserver ces forêts qui régulent le climat mondial et génèrent le bien-être de la planète. C'est dans cette optique qu'il a conseillé des actions en vue de rendre les forêts à haute intégrité économiquement plus rentables que les usages non durables des terres forestières du bassin du Congo.

Une initiative pertinente

Cet exposé qui a clairement montré comment l'argent peut-être mobilisé en faveur des forêts du bassin du Congo a conduit à des échanges qui ont permis à tous les participants de chuter sur une vision commune des actions à mener. Au-delà du tableau peu reluisant ainsi brossé, il existe plusieurs mécanismes de financement. Les participants à cet atelier ont jugé pertinente et adaptée au contexte de la RDC, l'Initiative Comifac-ministère de l'Environnement et Développement durable-WWF lancée lors de la COP27 et félicité l'engagement politique du gouvernement en sa faveur. Ils ont demandé au gouvernement de s'en approprier pleinement afin d'impulser, en coordination avec les pays du bassin du Congo, la Comifac, la Communauté économique des États de l'Afrique centrale et les institutions sous-régionales afin de participer à sa construction et à sa mise en oeuvre effective en faveur de la RDC. Les participants à l'atelier ont également invité les ministères sectoriels, les partenaires techniques et financiers, le secteur privé, les organisations non gouvernementales et les communautés locales à adhérer et à soutenir l'initiative et établir des synergies avec d'autres initiatives de financement climatique dans le pays et dans le bassin du Congo pour son plein succès.

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