À la suite de la condamnation à un total de 85 ans et de 58 ans d'emprisonnement, respectivement, des anciens membres du Parlement d'Eswatini Mduduzi Bacede Mabuza et Mthandeni Dube, avec des peines effectives de 25 ans et 18 ans respectivement en raison de peines confondues, Vongai Chikwanda, directrice régionale adjointe pour l'Afrique de l'Est et l'Afrique australe à Amnesty International, a déclaré :
« Les autorités de l'Eswatini doivent immédiatement annuler les déclarations de culpabilité et les peines injustes et infondées prononcées contre les deux anciens parlementaires. Les déclarations de culpabilité et les peines prononcées contre eux sont uniquement liées au fait qu'ils ont exercé pacifiquement leurs droits fondamentaux.
« Les autorités doivent libérer immédiatement et sans condition Mduduzi Bacede Mabuza et Mthandeni Dube et mettre fin à cette parodie de justice et à cette tentative flagrante de répression de la dissidence pacifique.
« Mduduzi Bacede Mabuza et Mthandeni Dube sont détenus arbitrairement depuis leur arrestation qui a eu lieu lors de manifestations en faveur de la démocratie en 2021. Ils ont fait l'objet d'une procédure judiciaire interminable marquée par des accusations sans fondement au titre de la Loi relative à la répression du terrorisme et de la Loi relative à la sédition et aux activités subversives. Les deux anciens parlementaires ont été poursuivis pour avoir appelé à une réforme politique en Eswatini.
Les autorités de l'Eswatini doivent immédiatement annuler les déclarations de culpabilité et les peines injustes et infondées prononcées contre les deux anciens parlementaires. Les déclarations de culpabilité et les peines prononcées contre eux sont uniquement liées au fait qu'ils ont exercé pacifiquement leurs droits fondamentauxVongai Chikwanda, directrice régionale adjointe pour l'Afrique de l'Est et l'Afrique australe à Amnesty International
« Leur maintien en détention arbitraire s'inscrit dans le cadre d'une répression croissante de la dissidence pacifique en Eswatini, où les forces de sécurité ont recours à une force excessive contre les personnes qui manifestent contre les réformes politiques. Les autorités doivent respecter et garantir les droits aux libertés d'expression et de réunion pacifique ainsi que les droits relatifs à l'équité des procès garantis par la Constitution de l'Eswatini et par des traités relatifs aux droits humains tels que la Charte africaine des droits de l'homme et des peuples et le Pacte international relatif aux droits civils et politiques, auxquels l'Eswatini est partie.
« Amnesty International appelle les autorités de l'Eswatini à abroger de toute urgence la Loi relative à la répression du terrorisme, la Loi relative à la sédition et aux activités subversives et la Loi relative à l'ordre public, qui sont utilisées pour réduire au silence l'opposition et la dissidence pacifique. »
Complément d'information
Le 15 juillet 2024, les députés Mduduzi Bacede Mabuza et Mthandeni Dube ont été condamnés à 85 ans et 58 ans d'emprisonnement respectivement, après avoir été déclarés coupables au titre de la Loi de 2008 relative à la répression du terrorisme et de la Loi de 1938 relative à la sédition et aux activités subversives. Ils ont été déclarés coupables d'incitation à l'agitation sociale lors des manifestations en faveur de la démocratie de juin 2021. Le 1er juin 2023, après avoir passé près de deux ans en détention arbitraire, ils ont été déclarés coupables de terrorisme, de sédition et de meurtre.
Amnesty International continue de suivre de près la situation, plaidant en faveur des droits fondamentaux, notamment des droits aux libertés d'expression et de réunion pacifique, en Eswatini et appelant les autorités à libérer immédiatement toutes les personnes détenues uniquement pour avoir exercé pacifiquement leurs droits humains.