Burkina Faso: Après le Ghana, 173 burkinabé expulsés de Côte d'Ivoire

18 Juillet 2024

La délégation gouvernementale dit avoir été instruite par le chef de l’Etat de faire la situation individuelle de ces personnes refoulées pour apporter la réponse adéquate.

Une délégation gouvernementale a rendu visite, mercredi 17 juillet 2024 à Niangoloko, dans la région des Cascades, aux Burkinabè qui ont été refoulés la veille, de la Côte d’Ivoire. Au nombre de 173, ils ont reçu réconfort moral et matériel des premières autorités burkinabè. Rapporte Sydawaya, media d’Etat.

Selon cette source, le siège de l’Association Ton à Niangoloko, à la frontière Burkina Faso – Côte d’Ivoire a accueilli, mardi 16 juillet 2024, 173 des Burkinabè qui ont été refoulés de la Côte d’Ivoire. Le plus âgé a 75 ans et le plus jeune un bébé de 4 mois. Sur le site d’accueil, des femmes et des enfants sont logés dans les bâtiments et d’autres sous des tentes érigées par la Croix-Rouge.

Des équipes de l’Action sociale ou de la santé font des va-et-vient pour s’assurer que leur séjour sur ce site se passe bien. Selon l’un d’entre eux, Mamady Diallo, ils vivaient à Ouangolodougou, en terre ivoirienne avec leurs troupeaux. Ils ont été recensés et embarqués dans un véhicule pour le Burkina sans explication. Beaucoup y ont laissé une partie de leur famille et leurs animaux. Ces Burkinabè rapatriés sont tous d’une même communauté et originaires d’un village de la commune de Ouarkoye, dans la Boucle de Mouhoun.

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La ministre de la Solidarité, de l’Action humanitaire, de la Réconciliation nationale, du Genre et de la Famille, Nandy Somé et son collègue délégué en charge de la Sécurité, Mahamadou Sana, leur ont rendu visite, mercredi 17 juillet 2024. Les deux membres du gouvernement ont visité leur site d’accueil et se sont entretenus avec eux. La ministre Nandy Somé s’est dit satisfaite du dispositif mis en place pour accueillir les compatriotes.

A entendre la ministre, son département avait pris des dispositions pour gérer ces genres de situations. « Depuis un moment, nous avions pris des dispositions parce que nous avions des alertes de ce refoulement massif. Donc cela ne nous surprend pas. Les dispositions qui ont été prises démontrent que nous sommes dans un pays responsable, capable de recevoir tout Burkinabè partout où il se trouve », a-t-il fait savoir.

Pour le ministre délégué en charge de la sécurité, ce refoulement viole les dispositions des conventions internationales sur le statut des réfugiés. « Le refoulement n’a pas été préalablement notifié. Nous ignorons les intentions réelles des autorités ivoiriennes. En tout état de cause, nous avons pris des dispositions de sureté pour voir l’élément déclencheur de ce refoulement …

Quoi qu’il en soit, nous avons pris des dispositions pour les protéger », a fait savoir Mahamadou Sana. Tout comme son collègue de l’Action humanitaire, le ministre délégué a invité les Burkinabè à fédérer les efforts pour sauver le Burkina Faso.

« C’est l’occasion pour nous de lancer cet appel aux Burkinabè que nous n’avons pas deux nations. Nous dévons fédérer les efforts pour préserver cette Nation, sinon la conséquence directe est ce que nous sommes venus constater », a-t-il invité.

La mission gouvernementale n’est pas allée à Niangoloko les mains vides. Elle a amené avec elle des vivres et du matériel pour renforcer les moyens humains et matériels du dispositif de réponse d’urgence qui existe.  A  noter  que récemment,  plusieurs dizaines  de  Burkinabé    ont été  rapatriés  du Ghana.  Au total, 250 citoyens burkinabè dont 130 enfants, 85 femmes et 35 hommes ont été refoulés mardi, du Ghana et accueillis à Dakola, zone frontalière, dans la région du Centre-Sud du Burkina Faso par les autorités burkinabè, a-t-on appris jeudi, de source officielle.

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