Madagascar: Accident de Mïah Raveloson - La voiture meurtrière trahie par la vidéosurveillance

La jeune femme fauchée à mort par une voiture à Nanisana était Mïah Tsiambaratelo Raveloson, 22 ans, un as du jeu d'échecs. L'auteur en fuite sera bientôt démasqué.

C'était Mïah Tsiambaratelo Raveloson, la victime de l'accident mortel suivi de délit de fuite du chauffeur, à Nanisana, mercredi. La nouvelle de la découverte de son corps sans vie abandonné au bord de la route, près du ministère de la Communication et de la Culture, a déjà été rapportée dans notre édition d'hier.

Sa famille et la police conseillent l'automobiliste de se rendre à la Brigade des accidents. Ils sont à deux doigts de réussir à l'identifier grâce aux enregistrements des caméras de surveillance présentes le long de la route.

La victime, âgée de 22 ans, n'était pas une inconnue, surtout pour les échéphiles. Elle a joué aux échecs depuis qu'elle avait 7 ans. Elle a connu une série de victoires et fut championne de Madagascar. À 8 ans, elle a adhéré à la catégorie adulte. Elle s'est toujours placée, soit deuxième ou troisième. Deux ans plus tard, elle a participé à des championnats internationaux. Elle figurait parmi l'équipe de Madagascar aux Olympiades en 2014, en Norvège. Au cours des autres tournois, il arrivait déjà qu'elle se battait seule sans se faire assister par un coach, selon sa famille contactée par notre collègue.

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Une voiture légère

Son père, Levy Raveloson, raconte qu'elle a passé toutes les catégories et a arrêté de prendre part aux championnats à l'âge de 13 ans. Depuis, elle s'est consacrée aux études. Elle a décroché son diplôme de baccalauréat à 16 ans. Quatre ans plus tard, elle a eu son master en Management. Elle a étudié l'anglais et l'informatique. Elle a construit ses deux propres entreprises. Elle a encore voulu en créer une autre de coupe et couture, mais le destin en a décidé autrement.

Ce mercredi, comme l'explique son père, elle a demandé à un(e) ami(e) de l'accompagner pour faire du footing. Elle a dû partir seule puisque l'autre est finalement restée, découragée par le froid. « Notre employée est sortie tôt et a remarqué un attroupement. Elle s'est rendu compte que (la personne découverte morte) c'était Mïah. Elle a donné notre numéro à la police. Comme je suis enseignant, j'étais à Antsirabe quand la police m'a téléphoné. Je n'osais pas regarder les blessures de ma fille. Le médecin légiste a dit qu'elle était morte sur le coup », soupire Levy Raveloson.

La vidéosurveillance d'un magasin de motos électriques, près du ministère, a permis de voir Mïah Tsiambaratelo Raveloson courir et une voiture légère rouler à vive allure derrière elle. Certes, les circonstances du choc ont échappé au champ de la caméra, mais on entend très bien dans la séquence le roulement de la voiture et un bruit fort cinq secondes après.

« L'aspect du véhicule est bien visible. Nous avons la certitude de pouvoir connaître le chauffeur très bientôt car nous sommes en train de négocier les riverains propriétaires des caméras et de regrouper toutes les séquences qui montrent Mïah et la voiture. Il n'y avait pas d'autre voiture au moment de l'accident », conclut Levy Raveloson.

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