Le jour de la célébration du 22ème anniversaire du parti Tiako i Madagasikara, Marc Ravalomanana a annoncé que son parti présentera un candidat à la course à la Mairie de Tana avec ou sans le Firaisankina.
Il n'y aura pas de candidat unique de l'opposition lors des élections communales et municipales prévues avoir lieu le 6 novembre prochain, que ce soit à Tana ou dans les autres circonscriptions. Depuis les dernières élections législatives, les anti-Rajoelina affrontent les urnes en ordre dispersé. D'où la présentation de candidats sous différentes listes, en l'occurrence le Firaisankina, le Kolektifa, ainsi que les nombreux dissidents Tiako i Madagasikara qui se sont présentés sous une liste indépendante.
A l'allure où vont les choses, cette situation risque de s'éterniser car on ne pourrait s'attendre à aucun consensus d'ici le mois de novembre. On constate au contraire que la tension monte d'un cran entre les leaders de l'opposition. Surtout après l'annonce faite la semaine dernière par l'ancien président Marc Ravalomanana. Sûr de la force de son parti, le numéro Un de l'Empire Tiko a déclaré le jour de la célébration du 22ème anniversaire du parti TIM que son parti présentera un candidat à la Mairie de Tana avec ou sans accord avec le Firaisankina.
Une manière de faire savoir qu'après l'échec des jeux d'alliance lors des deux derniers scrutins, présidentielle et législatives, l'ancien parti au pouvoir entend faire cavalier seul. Trois jours après cette déclaration fracassante de « Dada » devant ses partisans, Siteny Randrianasoloniaiko, président national du Mihava Tour réélu député de Toliara I, a été élu 7ème Vice-président représentant l'opposition à l'Assemblée nationale. Son élection à ce poste a été contestée par une partie de ses anciens compagnons de lutte au sein du Hetsika Fotsy. Certains opposants envisagent même de voter un président de l'opposition extra-parlementaire. Une option pourtant anticonstitutionnelle qui n'est prévue par aucun texte.
Consensus difficile
Actuellement, une guerre de leadership s'éclate au sein des leaders de l'opposition. Cette situation de scission remarquable et très remarquée risque même de s'intensifier au fur et à mesure de l'approche des prochaines échéances électorales. Le consensus semble difficile à trouver entre Tiako i Madagasikara, Firaisankina, Kolektifa, Rodoben'ny Mpanohitra eto Madagasikara, Raiamandreny Ara-drazana et autres groupements et associations politiques anti-Rajoelina. Tous, souhaitent prendre le devant pour diriger le « Tolona » mais pour l'heure, aucun ne peut prétendre bénéficier de la crédibilité et/ou faire l'unanimité auprès des citoyens.
Pas plus tard que la semaine dernière, des rumeurs sur la décision de l'Antoko Politika Madio de Faniry Alban Rakotoarisoa alias Gangstabab, de quitter le Firaisankina a fait le tour des réseaux sociaux. Ici, le conditionnel est de rigueur. Outre ce dernier, le nom de quelques autres membres de l'opposition, en l'occurrence Andry Raobelina et Tahina Razafinjoelina sont aussi cités parmi les candidats potentiels aux prochaines élections communales à Antananarivo.
Dispersion de voix
En tout cas, cette impossibilité de consensus prouve le manque voire l'inexistence d'entente et de « Firaisankina » au sein de l'opposition. Cette situation risque par ailleurs de fragiliser davantage l'opposition car la politique de la dispersion des voix pourrait compromettre la chance de Marc Ravalomanana de gagner la course à la Mairie de Tana.
Et ce, même si au vu des résultats des dernières élections législatives, le Tiako i Madagasikara reste un parti difficile à battre au sein de la Ville des Mille. Nul n'ignore que cette guerre de leadership et les guéguerres internes vont tourner à l'avantage du clan Volomboasary lors des scrutins.
En effet, les élections communales du 6 novembre constitueront une énième occasion pour un duel à distance entre Andry Rajoelina et Marc Ravalomanana. Vu son âge, cette échéance électorale pourrait être la dernière bataille électorale à laquelle le numéro Un de l'Epire Tiko va participer avant de laisser la place aux jeunes.