Madagascar: Justice, Douanes, Sécurité - L'administration multiplie les opérations de charme

Parmi les entités publiques les plus critiquées, la Justice, les douanes et les FDS s'appliquent à redorer leurs blasons. Des efforts brisés par les dénonciations d'abus et de corruption de leurs éléments.

Une opération de séduction menée depuis un certain temps par quelques entités au sein de l'administration publique vise à rassurer le public et à redorer leur blason. La Justice, les douanes et les Forces de défense et de sécurité (FDS) sont particulièrement impliquées dans ces efforts, bien que ce soient précisément ces entités qui suscitent souvent les critiques les plus vives de l'opinion publique. Les réseaux sociaux regorgent de dénonciations d'abus ou de corruption présumés impliquant des acteurs du système judiciaire, ainsi que des responsables ou agents des douanes et des FDS.

Depuis plusieurs semaines, ce sont principalement les méfaits des agents préposés aux contrôles à l'aéroport international d'Ivato qui sont au centre de ces dénonciations. Pour redorer leur blason, ces entités multiplient les sorties médiatiques et mettent l'accent sur l'accessibilité et la proximité avec les citoyens. Hier, par exemple, le système judiciaire a organisé une journée portes ouvertes à l'Hôtel de ville d'Antananarivo.

Ces deux derniers mois, l'administration douanière a intensifié sa présence médiatique. La dernière initiative en date a été la présentation officielle d'une application pour les déclarations douanières en ligne destinée aux voyageurs des vols internationaux. Cependant, ces stratégies de séduction s'effondrent systématiquement comme un château de cartes à chaque dérive de leurs agents. Certes, le système administratif nécessite des améliorations, mais ce sont les individus qui s'adonnent aux abus et à la corruption.

%

Effets d'annonce

De prime abord, les sanctions encourues ne sont pas suffisamment dissuasives. Il faut aussi qu'elles soient infligées de façon impartiale et sans égard de statut ou de corps d'appartenance. Les privilèges statutaires dont jouissent les corps de métier au sein de la Justice, des douanes et des FDS compliquent encore plus l'application des sanctions. Sans parler du corporatisme.

Le souci est que, contrairement aux matraquages médiatiques destinés à séduire le public, l'omerta règne sur l'issue des enquêtes martelées dans les discours officiels. Les éventuelles procédures disciplinaires ou judiciaires engagées contre les responsables ou agents mis en cause par les dénonciations citoyennes demeurent souvent opaques. En revanche, l'administration douanière a répondu aux dénonciations publiques par des menaces de poursuites pour diffamation.

Les seules informations sur l'issue de procédures disciplinaires ou judiciaires contre leurs éléments viennent des FDS. Tout comme le fait de tambouriner les intentions de serrer la vis ou sanctionner les déviants, il est aussi nécessaire, par respect du principe de redevabilité, d'être cash et transparent sur la traduction en acte des discours. C'est aussi une manière de rassurer l'opinion publique.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.