Les pêcheurs artisanaux à la ligne de Saint-Louis ont observé hier, jeudi 18 juillet, un sit-in devant la plateforme offshore du Projet GTA (Grand Tortue Ahmeyim) pour dénoncer la forfaiture des compagnies BP et Kosmos. Ils estiment que ces dernières sont en train de tuer le secteur de la pêche. Face à la presse, ils ont invité les nouvelles autorités gouvernementales à exiger de BP et ses partenaires une nouvelle étude d'impact environnemental relatif à ce projet gazier. La problématique des licences de pêche et les difficultés liées à l'arraisonnement de leurs pirogues en territoire mauritanien ont été également abordées.
Ce sont des pêcheurs très en colère qui ont brandi hier, jeudi, des brassards et drapeaux rouges munis également de pancartes au niveau du quai de pêche de Goxu Mbacc sur la Langue de Barbarie. Il s'agit en effet des pêcheurs artisanaux à la ligne de Saint-Louis qui sont très remontés contre les compagnies BP et Kosmos. Réunis en sit-in devant la plateforme offshore du projet GTA, ces acteurs de la pêche artisanale exigent de ces compagnies pétro-gazières une nouvelle étude d'impact environnemental.
Ces professionnels de la mer ont tenu à exprimer ainsi leur désarroi et leur indignation face à la situation qu'ils vivent depuis quelques années. Ils étaient hier une cinquantaine de capitaines et propriétaires de pirogues à fustiger le manque de communication de BP et Kosmos à leur égard. C'est ainsi qu'ils ont exigé de la part de ces compagnies la prise en compte de leurs préoccupations afin de sauver le secteur de la pêche qui, selon eux, est à l'agonie.
« C'est un sentiment de désarroi, d'injustice sociale entre autres qui nous anime, nous pêcheurs de Saint-Louis, par rapport à la situation que nous vivons », a laissé entendre le Président de l'Association des Pêcheurs artisanaux à la ligne de Saint-Louis. Il a rappelé la place importante du secteur de la pêche dans le pays et le nombre important d'emplois qu'il génère.
« Notre seule source de revenus, c'est la mer et le poisson. Le gaz ne nous intéresse pas. Nous voyons des étrangers qui viennent chez nous, avec l'autorisation de l'État pour exploiter le gaz en polluant la mer. Ce qui est inadmissible », a-t-il rappelé. Ces pêcheurs artisanaux à la ligne de Saint-Louis qualifient tout simplement cette situation de forfaiture et de catastrophe écologique.
Ils exigent de BP et ses partenaires plus de respect et de considération. Cependant, ils ont tout bonnement craché sur la RSE (Responsabilité sociétale d'entreprise) de BP. Ils mettent en garde et menacent de se faire entendre mensuellement pour dénoncer « cette injustice ». Ils revendiquent également une compensation financière avant l'exploitation du premier baril de gaz. Ces pêcheurs artisanaux à la ligne de Saint-Louis ont également déploré les conditions difficiles dans lesquelles leurs camarades sont souvent confrontés en Mauritanie faute de licence de pêche.