Il s'appelle Bokassa. Il figure parmi ces jeunes habitants de Toliara qui souhaitent participer pleinement au développement de leur région. Une volonté qui se trouve cependant confrontée aux problèmes de sous-emploi que traverse la région Atsimo-Andrefana en général et la ville de Toliara en particulier.
Un sous-emploi qui est d'ailleurs à l'origine de la pauvreté extrême dans laquelle vit la région Sud citée par un rapport de la Banque Mondiale comme l'une des plus démunies avec un taux de pauvreté estimé à 81% de la population en générale.
Exploitation rationnelle
Membre de l'association Zatovo Tsy an'asa, littéralement « jeunes sans emploi », Bokassa estime que cette région aussi riche en potentialité agricole et minière ne mérite pas une telle situation. « Je n'arrive toujours pas à comprendre pourquoi l'Etat cherche des appuis financiers alors la plupart des régions de notre pays sont très riches en ressources naturelles », se désole-t-il en faisant remarquer que « l'exploitation rationnelle de ces ressources peut aider au développement du pays.»
Chaque région de Madagascar dispose de ressources avec lesquelles elle peut financer elle-même son développement. Concernant plus particulièrement Toliara, le jeune Bokassa se réfère au cas de Base Toliara, le projet minier qui est jusqu'à présent suspendu. Pour lui, la suspension de ce projet est une aberration. « Les jeunes de Toliara méritent de bénéficier des impacts de ce genre de projet, mais ils ne peuvent pas si ce projet reste définitivement suspendu ».
Réouverture
En tout cas, faute d'emplois, les jeunes sont obligés d'opter pour les petits métiers qu'ils peuvent encore décrocher. « Heureusement qu'il y a encore les petits métiers comme les tireurs de cyclo-pousse qui permettent aux jeunes de survivre, même si les conditions sont précaires », ajoute-t-il. Pour lui, la reprise de Base Toliara figure parmi les solutions à ce problème de sous-emploi.
C'est justement dans cette perspective de réouverture de Base Toliara que des jeunes se sont regroupés au sein d'une association de soutien. « Nous souhaitons que Base Toliara tourne de nouveau car ses activités peuvent mener notre région sur la voie du développement et cela peut améliorer notre condition de vie », a-t-il martelé. Une manière d'exprimer leur soutien total à ce projet d'exploitation minière.
Un projet qui, contrairement à ce qu'affirment ses détracteurs, n'est pas une menace pour la santé. « A ma connaissance, il n'y a pas encore eu des maladies ou des morts provoquées par des exploitations minières, ni à Taolagnaro, ni à Toamasina et encore moins à Toliara », a-t-il conclu.