Madagascar: Portrait - Bruno Betina, l'ingénieur polyglotte

Ces deux derniers jours, les réseaux sociaux ne font que parler de cet érudit en herbe. Son « investigation sur la transformation du Gel de RAKETA (Cactus Opuntia Stricta) en simili cuir synthétique utilisé dans des applications artisanales et industrielles » l'a rendu célèbre ! Débordant d'inspiration, le jeune homme de 27 ans a tracé son dessein.

Né le 06 mai 1997 à Vavatenina de la région Analanjirofo, Bruno Betina s'est inscrit à L' École Primaire Publique Maromitety (Vavatenina), puis débarque à Toamasina pour poursuivre ses études secondaire au collège (CEG) Ratsimilaho et le Lycée Jacques Rabemananjara.

En 2014, il décroche son bac série D avec la mention bien. Voulant être ingénieur depuis son jeune âge, il atterrit à L' École Supérieur Polytechnique de l'Université d' Antsiranana afin de concrétiser son rêve. Pourtant, il ne s'est pas contenté d'apprendre le génie mécanique.

Et comme il habite dans une ville où le secteur touristique bat son plein, une idée lui est venue en tête : apprendre les langues étrangères, en l'occurrence l'espagnol, l'anglais et l'italien. Loin de ses parents, Bruno a réalisé qu'il fallait travailler pour payer ses frais de scolarité. Il a donc travaillé comme guide touristique en 2017.

Bien qu'il sillonne les sites avec les visiteurs, il a toujours les yeux rivés vers son objectif principal. En 2020, comme tout le monde, Bruno a été bouleversé par l'avènement de la pandémie. En voyant des centaines de milliers de personnes souffrir, il a voulu inventer un objet destiné à soigner les malades. Le coronavirus fut le déclic !

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« J'ai eu l'idée de créer une machine programmée pour détecter toutes les maladies par le biais d'algorithmes. Le procédé consisterait à voir si la personne est malade... Donc les médecins n'auraient plus besoin de faire des diagnostics, la machine s'occupant de tout. Afin d'éviter que l'humanité ne souffre de maladies inconnues, on développe des solutions médicales avancées. Mais, je me suis rendu compte qu'il était difficile d'inventer ce genre de machine », raconte-t-il. Cependant, il en a tout de même conçu une. « (...) On a créé une machine broyeuse de verre capable de transformer les déchets de verre en poudre semblable au sable, afin d'éviter la dispersion des déchets de verre », a-t-il ajouté.

Bruno Betina ne s'est pas arrêté là. Il a continué à chercher. Enfin, le jeune homme a trouvé une idée créatrice : transformer le raketa en cuir synthétique ! Le 16 juillet dernier, il présente sa soutenance de thèse intitulée « Investigation sur la transformation du Gel de RAKETA (Cactus Opuntia Stricta) en simili cuir synthétique utilisé dans des applications artisanales et industrielles ».

À cette solide érudition s'ajoute son dévouement pour la culture. En fait, Bruno est aussi un entrepreneur culturel. Il a été organisateur de diverses festivités à savoir Festival Tsapara volume 1, Festival Samy kaka mifanojy, Festival Université Antsiranana misôma, bref la liste est longue.

En somme, de l'EPP Maromitety de Vavatenina jusqu'à l'Université d'Antsiranana, en passant par le CEG Ratsimilaho et le Lycée Jacques Rabemananjara, Bruno Betina a fait son chemin pour parvenir à son objectif. Bien entendu, il n'a rien à envier aux jeunes chercheurs des grandes écoles étrangères. Il a fait ses preuves, et il mérite une médaille d'honneur.

« Mon objectif est de créer une grande entreprise, en particulier en Afrique, basée sur l'utilisation du raketa. Cette matière peut être transformée en farine, confiture, miel, fromage et peut également servir de source d'électricité », c'est son souhait le plus cher...

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