Le prix du cacao ne cesse de s'envoler depuis le début de cette année tant sur le marché local qu'à l'international.
Les fèves de cacao se vendent actuellement aux environs de 35 000 Ar le kilo si elles étaient, auparavant, acquises à 17 000 Ar le kilo. L'on a enregistré une légère chute de prix étant donné que ce produit phare faisant la renommée de la Grande île se négociait aux alentours de 40 000 Ar le kilo, il y a quelques jours, a-t-on appris de source auprès de la filière.
Il est à noter que le marché du cacao, dans la région du Sambirano, est contrôlé depuis mars dernier. Cependant, « l'envolée du prix du cacao serait au détriment des autres acteurs de la chaîne de valeur surtout les transformateurs qui utilisent ce produit en tant que principale matière première.
Nous en avons besoin pour former des artisans chocolatiers au sein de notre établissement, entre autres », se plaint Achille Rajerison, le directeur de l'Ecole de la Chocolaterie à Madagascar.
Tendance spéculative
Et lui d'ajouter que d'autres artisans chocolatiers ayant suivi des formations, ont dû mettre en stand by leurs activités en raison de la hausse vertigineuse du prix de cette matière première.
En effet, le prix du chocolat produit de façon artisanale ne peut pas suivre ce rythme ascendant en raison de la faiblesse du pouvoir d'achat des consommateurs. L'origine de la hausse spectaculaire du cours du cacao est due à un déséquilibre entre l'offre et la demande, une baisse des stocks mondiaux et par conséquent une tendance spéculative exagérant le phénomène, d'après les informations publiées par le site Kaoka spécialisé dans le domaine du bio & éthique par nature.
Le cours mondial du cacao a dépassé 11 000 USD la tonne contre 5 300 USD au début de cette année. C'est du jamais vu dans l'histoire du chocolat.
Redynamiser la plantation
Face à cet état de fait, le promoteur de l'école de la chocolaterie a noué des partenariats avec des producteurs de cacao à Brickaville en vue de redynamiser la plantation de ce produit phare du pays. « Nous envisageons en même temps de former les producteurs en matière de traitement post-récolte afin d'obtenir une matière première de qualité au profit des artisans chocolatiers », a soulevé Achille Rajerison.
Par ailleurs, une délocalisation de la formation en artisans chocolatiers a été réalisée à Sainte-Marie dans le cadre de l'organisation du Festival des Baleines. « Nous y avons formé des étudiants de Vatel et des employés des hôtels en matière de transformation de fèves de cacao jusqu'à la fabrication de tablettes de chocolat. Nous étions également en train de discuter avec des producteurs locaux concernant l'identification de terrain servant à promouvoir la plantation de cacaoyers.
En effet, cette activité est bel et bien adaptée à Sainte-Marie qui est très connue comme étant une des destinations touristiques phares de la Grande île », a-t-il conclu.