Cameroun: Le ministre porte-parole du gouvernement désavoue le préfet dissident

19 Juillet 2024

Le 16 juillet dernier, le préfet du département du Mfoundi a pris une mesure impopulaire : celle de chasser tout citoyen indocile de Yaoundé, la capitale du Cameroun. Une entrave aux libertés publiques qui a embrasée l'opinion publique.

Réné Emmanuel Sadi, ministre de la communication, porte-parole du gouvernement est intervenu à travers un communiqué pour recadrer le prefet.

Pour se justifier sur cette Menace d'interdiction de séjour dans le Mfoundi, le chef de terre du Mfoundi a tenté son baroud d'honneur à travers une interview accordée à Cameroon Tribune, le quotidien à capitaux publics. A travers le titre « Le préfet explique », le journal dit que Emmanuel Mariel Djikdent apporte un éclairage sur le sens de cette mesure qui vise, selon lui, à prévenir tout désordre. Rien n'y fit, le débat enfle sur ce Musèlement des libertés et « Le préfet du Mfoundi assailli de toutes parts ». Pour le journal Emergence, Pris pour cible depuis la publication de son arrêté, Emmanuel Mariel Djikdent s'enfonce davantage.

Jusqu'à ce que le gouvernement de la République intervienne à travers son porte-parole sur cette notion fondamentale des libertés publiques garantie par la constitution du pays. Un cinglant désaveu qui fait dire au quotidien Mutations que « Le préfet confiné ». Pour le journal, A travers son porte-parole, René Emmanuel Sadi, le gouvernement prend des distances vis-à-vis de la menace d'interdiction de séjour à Yaoundé émise dans un arrêté par Emmanuel Mariel Djikdent, contre les critiques du chef de l'Etat. Le Mincom appelle cependant à la retenue et la responsabilité dans " l'exercice du droit légitime à la liberté ".

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Le Messager, un autre quotidien lie cette actualité à la Présidentielle 2025 et parle de « La mesure provocatrice du préfet du Mfoundi». Depuis le 16 juillet dernier, Emmanuel Mariel Djikdent, limite le séjour à toute personne qui ne respecte pas une certaine conduite politique et civile dans son département. La réaction musclée de la société civile et des leaders politiques qui pensent que le préfet « joue avec le feu », ne se s'est pas fait attendre.

Finalement, au regard des dégâts causés au sein de l'opinion par cet arrêté liberticide, le journal L'Activateur s'interroge « Djikdent met-il sa carrière en jeu ? ». Selon les exégètes du droit, l'arrêté préfectoral qu'il a signé mardi dernier est juridiquement nul. Le décret N° 2008/377 que vise le préfet du Mfoundi ne l'autorise pas à signer les arrêtés. Le préfet n'y est même pas cité parmi les autorités habilitées à signer des arrêtés...

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