Les décennies 1960 et 1970 sont marquées au Congo par une flopée des groupes musicaux qui occupent la scène musicale. Parmi ces différents groupes, Sinza Kotoko créé en 1964.
Sinza ou Sinza Tchia Sissa Ndolo (une métaphore) en langue kongo que l'on peut traduire par une souche d'un arbre que tout vent, tempête ni ouragan ne peuvent déraciner. Ainsi, Sinza est une dénomination tendancieuse à l'endroit de quiconque voudrait entraver sa bonne marche, son évolution et ensuite résister contre tout vent qui soufflerait dans le paysage musical congolais déjà occupé par des orchestres de grande renommée qui connaissent un franc succès auprès du public.
Né des cendres de l'orchestre Super Tumba de Ouenzé, Sinza fait sa sortie officielle au bar Vis-à-Vis au cours de l'année 1964, sous la houlette de Jacques Kimbembe alias Mouss qui fut un réparateur de bicyclettes (guitariste solo du groupe).
Au début de sa création, l'orchestre se dénomme Sinza et au fil des événements opte pour l'appellation Sinza Kotoko de ya Gaby, ya Gaby qui n'est autre que Gabriel Dianzolo, chef de l'orchestre. On assimile la dénomination Sinza à une souche d'un arbre difficile à déraciner qui arrive dans l'arène musicale congolaise non pas pour se laisser influencer ni dominer par les autres groupes mais plutôt pour s'imposer en vue d'inscrire ses lettres de noblesse au panthéon de l'histoire de la musique congolaise.
Il sied de noter qu'à cette époque, Brazzaville est inondée de différents groupes musicaux, à savoir les Bantous de la capitale, Négro Band, Cercul Jazz, Tembo, L'os Batchitcha... sans oublier les orchestres dits amateurs tels que les Techniciens, les Chaminadiens, les Nkowas, Bilengué sakana et autres qui se distinguent par la qualité de leurs oeuvres qui font succès et emballent le public lors de leurs prestations pendant les week-ends et les bals de fin d'année scolaire dans les différents bars dancings tels que chez Faignond, Super Jazz, Chez l'Umi Congo ex Masedo, Elysée Bar, chez Choisis, Cabane Bantous... où affluent les mélomanes.
Au plan événementiel et au regard de la qualité de leurs oeuvres, une rivalité s'installe parmi ces groupes musicaux car chacun est à la conquête de la palme de leader. Tel est présenté le paysage musical au cours des décennies 1960 et 1970 dans lequel l'orchestre Sinza occupera une place honorable « car c'est au pied du mur que l'on juge le maçon », dit un adage.
A suivre !