Congo-Brazzaville: Photographie - Les incroyables prises de vues de Mirna Kintombo

Aujourd'hui, on se glisse dans les chaussures d'un explorateur un peu différent. Son nom est Mirna Kintombo, mais son entourage l'appelle affectueusement Mimi Pro. Mirna capture des instants de vie pour en faire des histoires singulières. L'essentiel pour l'artiste est de ressortir un fait, une situation, une ambiance, avec toujours en ligne de mire l'impression de vivre une aventure hors du commun. Zoom sur l'un des photographes les plus sollicités de sa génération.

Figer le temps, saisir un paysage, un moment simple du quotidien, un sourire ou encore un moment de bravoure comme ce fut le cas dernièrement lors de son exposition photo à l'atelier Sahm, en mars dernier, où le photographe retranscrivait la rue de façon globale en mettant un accent particulier sur les métiers de la rue. Des faits communs, parfois banals, des fragments de vie pris dans différents lieux où il séjourne, voilà quelques sujets sur lesquels le photographe travaille sans se mettre des barrières.

Son oeuvre photographique conte ainsi la vie dans ses moindres détails : sourire d'une femme portant un lourd baluchon sur la tête, la main ridée d'une vieille dame en train de vendre, le regard médusé d'un enfant, le dur labeur d'un mécano... Un mélange de beauté et de réalité qui traduit tout autant des scènes difficiles ou des vérités inconfortables. Une véritable exploration en image, en noir et blanc comme en couleur où chaque photographie raconte une histoire que le commun des mortels banalise ou ne voit tout simplement pas. Ainsi, l'artiste décortique des problématiques afin de susciter une prise de conscience générale.

Plus qu'un photographe, c'est un conteur qui utilise la lumière de son objectif pour transcrire la réalité et faire en sorte que chaque personne, objet, paysage et lieu représenté racontent des pans d'histoires de vie (peines et joies), le courage et l'opiniâtreté de ses protagonistes. Des photos bien que prises dans des contextes différents ont un dénominateur commun : l'espoir et la résilience « Peu importe les défis auxquels nous faisons face, il y a toujours de l'espoir, toujours une possibilité de s'en sortir, une possibilité de faire la paix avec soi et les autres », rappelle l'artiste.

L'utilisation de la lumière et des ombres, un autre aspect qui ne passe pas inaperçu parmi ses photographies dans la mesure où cette technique donne naissance à des oeuvres singulières et étonnantes, empreintes aux questionnements. A cela s'ajoutent son empathie et sa curiosité qui mettent en général son protagoniste en confiance. Résultat, l'artiste ne se contente pas d'observer , il engage une conversation, débat, écoute et donne parfois son avis quand c'est nécessaire. Une approche humaine, presque intime, qui le permet de se sentir proche des personnes et des histoires qu'il capture. «J'utilise la photographie pour sensibiliser et inciter le changement des moeurs. C'est aussi un plaidoyer pour un monde plus juste et pacifique », a conclu l'artiste.

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