Ce 18 juillet 2024, un rapport du Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH) et de la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en République centrafricaine (Minusca) dévoile que « dans les lieux de détention en RCA, la torture et les mauvais traitements, les arrestations et détentions illégales et arbitraires, la malnutrition et la faiblesse des services de santé sont fréquents ». De leur côté, les autorités centrafricaines mettent en avant des mesures prises pour améliorer cette situation.
L'ONU demande des mesures urgentes contre les violations des droits humains dans les lieux de détention en Centrafrique. Dans un rapport publié le 18 juillet 2024, le Haut-Commissariat aux droits de l'homme et la mission onusienne dans le pays, la Minusca, mettent en avant les dérives du système judiciaire et carcéral.
Selon l'ONU, la Centrafrique comptait fin 2023, 1 749 prisonniers en attente de jugement, dont certains détenus depuis presque six ans. En cause : « la tendance de l'armée et des forces de sécurité à procéder à des arrestations et des détentions illégales et arbitraires », écrivent les rapporteurs.
Une prison avec cinq fois trop de détenus
Conséquence pour les détenus : le non-respect des délais de garde à vue ou encore les recours massif à la détention provisoire qui conduisent à une surpopulation. Cette dernière peut atteindre jusqu'à 495% de la capacité de la prison de Ngaragba à Bangui. Avec, en corolaire, un « accès limité à la nourriture, à l'eau, à l'assainissement et aux soins de santé de base », qui conduisent à la « transmission de maladies ».
Le rapport se base sur 572 visites menées en 2023. Ses conclusions sont « inquiétantes et nécessitent des mesures urgentes et concrètes de la part des autorités nationales », écrit le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Volker Türk, qui demande en particulier des enquêtes indépendantes sur tous les cas rapportés de torture et de mauvais traitements.
Il remarque également des avancées, soulignées dans sa réponse par le ministre de la Justice, Arnaud Djoubaye Abazène : la tenue plus fréquente d'audiences pénales de sessions criminelles, la rénovation et la réouverture de trois prisons en 2023, ou le recrutement de davantage de personnel pénitentiaire.
Il faut maintenant que le code de procédure pénal puisse être amendé et que ce soit harmonisé avec la Constitution centrafricaine.