Libye: La ville de Zaouïa est «hors de la portée des autorités», admet Tripoli

Les récentes déclarations du ministre de l'Intérieur libyen (gouvernement de Tripoli), à propos de la ville de Zaouïa, n'ont fait que mettre en lumière cet exemple parmi les plus illustratifs du chaos à l'oeuvre dans ce pays. La situation sur place est, selon le ministre, « hors de la portée des autorités ». « Nous n'y avons aucun contrôle », a-t-il confié jeudi à la chaine de télévision saoudienne Al Hadath.

La ville de Zaouïa, située à moins de 50 km de Tripoli, est la troisième plus importante à l'ouest libyen. Elle a été classée par les Nations unies comme « la plus dangereuse en Libye » et vit dans la tension permanente du fait de milices opposées.

Cette ville se trouve en fait sur la route internationale menant vers la Tunisie. Aussi est-elle devenue, au fil du temps, la plaque tournante de trafics en tous genres : êtres humains, essence, denrées alimentaires, etc.

Une lutte d'influence acharnée s'est installée entre les milices les plus puissantes de la cité, pour y contrôler les réseaux et ainsi bénéficier des revenus financiers très lucratifs que ces derniers génèrent.

Les milices de Zaouïa sont aussi actives dans des villes voisines comme Ajilat, Sorman et Sabratha, ce qui rend la situation instable dans toute cette zone livrée à des pratiques mafieuses.

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Accepter Gérer mes choix Dans ses déclarations, le ministre de l'Intérieur a indiqué que son ministère était prêt à concevoir un plan sécuritaire pour Zaouïa, dans le cas où les milices décideraient de cesser leurs affrontements.

Mais ces déclarations sur l'absence de sécurité ont été mal reçues par une partie de la population, qui profite indirectement des retombés des trafics, et qui a réclamé, par communiqué, des excuses, tout en demandant au ministre de démissionner.

Zaouïa a vécu jeudi deux nouvelles liquidations arbitraires. La première a visé un simple citoyen, suite à une altercation avec les membres de la milice al-Far. Un membre de cette milice, la principale de la ville, a ensuite été abattu.

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