Ile Maurice: Angelo Gopee est un des porteurs de la flamme olympique aujourd'hui

Notre compatriote Angelo Gopee, directeur général de Live Nation France, filiale de Live Nation, première entreprise de divertissement au monde, a été choisi par le comité olympique pour être un des porteurs de la flamme dans le département de Seine-et-Marne. Ainsi, aujourd'hui à 12 h 28 en France, soit 14 h 28 à Maurice, Angelo Gopee prendra le relais du précédent porteur de flamme et parcourra 200 à 300 mètres sur l'Avenue de Saint-Germain des Noyers à St-Thibault-des-Vignes. De nombreuses gloires du sport comme le footballeur Thierry Henry, les athlètes Guy Drut et Marie-Josée Pérec, le champion olympique de judo David Douillet, de même que des artistes comme Jamel Debbouze et des influenceurs, ont aussi été sélectionnés par le comité olympique pour porter cette flamme.

Interrogé par l'express, Angelo Gopee a dit son honneur d'avoir été choisi comme un des porteurs de flamme. «C'est un honneur de porter cette flamme parce que c'est une expérience qui symbolise des valeurs profondes. Les valeurs sont des choses très importantes pour moi. Je les ai acquises de mes parents, de mes racines mauriciennes et elles m'ont toujours guidé dans la vie. Et à mes yeux, la flamme olympique représente des valeurs comme l'unité et la paix car les JO rassemblent différentes cultures, nationalités et religions du monde entier, dans un esprit de paix, de fraternité et de respect. Pour moi, les JO représentent vraiment toute cette unité qui ressemble un peu à Maurice.» Cette flamme, poursuit-il, c'est aussi la détermination que l'on peut avoir dans le sport «et ça inspire à avancer, à espérer, à persévérer.»

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Il pense qu'il a été choisi comme porteur de flamme justement en raison des valeurs qu'il porte et de sa contribution à la société que ce soit en France ou à Maurice. «Porter la flamme olympique, c'est un privilège. C'est une reconnaissance de qui je suis aujourd'hui, c'est aussi une reconnaissance pour mon papa Cyril, pour ma maman Hilda, pour mon grand-père et ma grand-mère, Roland et Rita Mamode et mon oncle Karl Mamode, qui m'ont élevé pour que je sois l'homme que je suis aujourd'hui. Je leur dédie cet honneur.»

Angelo Gopee a réussi sa vie, un succès acquis grâce à son flair d'entrepreneur et au dur labeur. Ce qui lui manque aujourd'hui, n'est rien de matériel. C'est plutôt du côté sociétal qu'il est triste. «Quand je vois aujourd'hui par exemple en France la montée du RN et après les élections, la façon dont le pays est divisé en deux, je me dis que les gens n'ont pas appris du passé et n'arrivent pas à se projeter sur l'avenir. Je leur demande de venir à Maurice pour voir comment les gens de différentes ethnies et de différentes religions peuvent vivre ensemble, ce qui n'est plus le cas en France malheureusement car les politiciens divisent la France avec la religion et je trouve ça vraiment insensé.»

Ce qui le peine à Maurice, c'est de voir le fossé qui s'élargit entre les très riches et les très pauvres. «Bien qu'il y ait plus de millionnaires à Maurice, je ne comprends pas qu'il y a encore autant de pauvreté. Par exemple, j'habite à Rivière Noire quand je suis à Maurice et on ne peut pas avoir autant de grands projets d'hôtels, de grands projets de morcellements et avoir encore des villages ayant des problèmes de drains, d'électricité et autant de pauvreté. Je pense qu'il y a des taxes qui devraient être mises en place sur ces ventes de terrain, sur ces développements, avec une obligation d'aider ces endroits pauvres. On ne peut, en 2024, dans un pays aussi dynamique, le tigre de l'OI, avoir encore autant de pauvreté, avec un coût de la vie qui est vraiment très, très élevé.»

Il dit connaître des Mauriciens qui ne sont en mesure que de faire leurs courses les deux premiers week-ends du mois et qui ont du mal à joindre les deux bouts par la suite. «Ce n'est pas normal car il y a de l'argent qui rentre. Je ne pas dis que comme en France, il faut prendre des riches et donner aux pauvres mais les gens qui travaillent méritent de gagner de l'argent et de pouvoir vivre avec et c'est pareil pour ceux qui entreprennent. Je pense qu'il y a une répartition qui doit être plus juste et si on développe de grands projets c'est qu'il y a des moyens d'investir et de construire des maisons pour les gens qui n'ont pas les moyens. Cela aurait dû avoir été fait depuis des années. Je pense qu'il faut un pays beaucoup plus juste, plus équitable. La dernière fois que je suis venu à Maurice, il n'y a pas longtemps, j'ai vu des gens qui dormaient dehors, qui mendiaient dans les grandes villes, ce que je n'avais pas vu auparavant.

Il est important pour les hommes politiques à Maurice de se dire que s'ils veulent continuer à vivre dans une île de paix, il faut vraiment faire en sorte qu'il n'existe pas cette pauvreté. C'est bien beau de se dire qu'on a de grands développements qui coûtent Rs 10 milliards mais il y a des millions de roupies qui peuvent alléger cette pauvreté et aider les gens qui travaillent et qui ont malgré tout du mal à joindre les deux bouts. Je sais que c'est toujours compliqué, c'est un équilibre difficile à trouver pour un gouvernement, que le coût de la vie a augmenté sauf qu'il y a des gens dont les salaires n'ont pas forcément triplé comme le coût de la vie et c'est très dur pour eux et il est important de les entendre. Ce qui me manque à Maurice, c'est surtout cette équité. J'en appelle aux politiques aujourd'hui à faire de véritables efforts et se dire qu'on ne peut avoir de gens hyper riches et des gens hyper pauvres.»

En Eure-et-Loir. la mauricienne Veni Murugan, championne de France de para semi-marathon 2022, à Dreux

Une autre compatriote a fait la fierté du pays le 7 juillet. Il s'agit de Veni Murugan qui a porté la flamme olympique lors de son escale à Eure-et-Loir. Originaire de Poudre-d'Or, cette championne de France de para semi-marathon 2022 vise déjà les Jeux Olympiques de 2028. Atteinte de scoliose sévère dès son jeune âge, Veni a quitté Maurice seule pour la France à 6 ans, avant de devenir paraplégique à 10 ans suite à une opération ratée de la colonne vertébrale.

Ce qui n'a pas empêché a Veni de devenir une esthéticienne diplômée travaillant à son compte, et s'occupant de plus de 300 patients handicapés à la Fondation Mallet à Richebourg. Loin de s'arrêter en si bon chemin, elle s'initie à la course de demifond en fauteuil roulant jusqu'à se lancer dans la compétition et être propulsée au sommet en seulement deux ans, passant de 14 km/h à 27 km/h en vitesse de pointe. Son ascension fulgurante grâce à son incroyable résilience et sa volonté inébranlable inspire le respect et fait la fierté de Maurice et de la France.

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