Madagascar: Devises - L'euro de nouveau proche de la barre des 5 000 ariary

La monnaie nationale affiche de nouveau une tendance à la dépréciation. Le marché interbancaire des devises a terminé cette semaine avec une parité de l'euro qui s'approche de la barre des 5 000 ariary.

Baisse des offres

La monnaie européenne s'échangeait hier contre 4 882,14 ariary. Se rapprochant ainsi du taux de change affiché au mois de janvier (4 988 ariary). Dans une moindre mesure, l'ariary s'est déprécié par rapport au dollar avec un taux de 4 560 ariary pour un billet vert, hier, contre 4 508 ariary en début d'année. Cette quasi-stabilité de l'ariary par rapport au dollar constitue un petit avantage pour l'économie dans la mesure où les échanges commerciaux officiels sont libellés en monnaie américaine.

L'euro est utilisé principalement dans les changes domestiques, notamment pour le voyage des particuliers en Europe. Quoiqu'il en soit, ce fléchissement de l'ariary s'explique principalement par la baisse des offres en devises consécutives à un recul des exportations. « Sur les trois premiers mois de 2024, les exportations de biens ont enregistré un recul de 30,7 % par rapport à la même période de 2023 », explique la Banque centrale de Madagascar (BCM) dans sa dernière note de conjoncture économique publiée au mois de mai dernier.

Crise de la vanille

Cette variation s'est notamment manifestée par « la baisse des exportations des produits phares tels que la vanille, le girofle, le cobalt et les produits des entreprises franches ». La crise de la vanille est visiblement à la tête des origines de cette dépréciation de l'ariary. Selon la BFM, « la valeur de la vanille exportée a fléchi de 63,5 % en raison de la baisse de 81,3 % du prix, même si la quantité a rebondi de 95,0 % ». D'autres produits d'exportation sont également en difficulté.

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« Les exportations de « nickel » ont également ralenti de 64,0 %, suite aux baisses du volume exporté et du prix moyen, respectivement de 38,4 % et de 41,6 %. Également, les exportations sous le régime de la « zone franche » ont diminué de 11,2 % à la suite des baisses du volume exporté de 9,5 % et du prix moyen de 1,8 %. Les recettes de « cobalt » se sont contractées de 24,0 %, en raison de la dégradation du prix moyen de 29,5 %, malgré la hausse du volume expédié de 7,9 %. Les exportations de « girofle » ont diminué de 9,0 %, expliquée par la réduction du volume de 8,0 %, et celle du prix de 1,2 % ».

Notons que la Banque centrale disposait au premier trimestre 2024 d'une réserve en devises de 2 576,3 millions de dollars US, représentant 5,7 mois d'importation. Un matelas de devises qui lui permet éventuellement d'intervenir sur le marché pour éviter une dégringolade.

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