Madagascar: Commémoration - Hommage à des héros de la lutte anticoloniale

Le soixante-seizième anniversaire de l'exécution des martyrs à Ampitifirana Ankatso a été célébré hier sur le même lieu. Des représentants des familles étaient présents.

Nationalisme, patriotisme et souveraineté nationale. Tels sont les mots d'ordre de la commémoration du soixante-seizième anniversaire de l'exécution des héros de la lutte anticoloniale hier à Ampitifirana Ankatso. Lala Monja Sahivelo, ministre des Forces armées, Andry Rakotondrazaka, ministre délégué à la gendarmerie, Herilala Rakotoarimanana, ministre de la Sécurité publique, les patriotes de l'époque et la famille des héros célébrés étaient tous présents. Le Lieutenant Albert Randriamaromanana, l'industriel Samuel Rakotondrabe, le général Samuel Ratsizafy, ainsi que Bekamisy et Lezoma, des combattants natifs de Vatomandry, ont été honorés lors de la cérémonie d'hier.

Le ministre des Forces armées met l'accent sur la nécessité de passer le flambeau du patriotisme et du nationalisme à la génération suivante afin que l'héroïsme des anciens ne soit pas vain. «Il est important de rendre hommage aux héros du passé pour pouvoir rebondir dans un élan de solidarité dans la marche vers le développement», déclare le général Lala Monja Sahivelo à Ampitifirana. «J'encourage tout le monde à prendre comme modèle les actes héroïques des martyrs pour un avenir radieux de notre chère patrie», a-t-il poursuivi.

%

Fraternité

Selon le ministre des Forces armées, pour préserver le sacrifice des héros, il est essentiel de cultiver la fraternité dans la quête universelle de liberté. Il appelle également à un changement de comportement et de mentalité, clés indispensables pour atteindre l'indépendance. Cette idée est parfois perçue comme une utopie, en raison de la proximité du système politique actuel avec celui de la France, selon certains observateurs. Pour contrer ces critiques, le général Lala Monja Sahivelo affirme que l'indépendance a déjà été gagnée grâce aux luttes des générations précédentes, mais qu'il est capital de transmettre cet esprit aux jeunes générations.

«Longue vie à une Madagascar libre», ce sont les derniers mots du lieutenant Albert Randriamaromanana lors de son exécution le 28 avril 1948. Pour rappel, il est l'un des principaux instigateurs de l'insurrection de 1947 et a été jugé coupable de trahison envers la France. Jusqu'à son dernier souffle, il a été un modèle de patriotisme et de nationalisme. Mais il n'est pas le seul, le 19 juillet 1948, le général Samuel Ratsizafy est fusillé à son tour à Ankatso pour le même motif que le lieutenant Albert Randriamaromanana. Malgré la menace de mort qui planait au-dessus de leurs têtes, ils ont tenu bon jusqu'au bout et sont devenus des martyrs nationaux.

Parallèlement à la cérémonie militaire, une exposition s'est tenue sur les lieux. Les vêtements ensanglantés du lieutenant Albert Randriamaromanana, une statue à l'effigie des héros ainsi que des tableaux retraçant l'histoire font partie de l'exposition. Un dépôt de fleurs sur le monument mémorial des victimes a également été effectué par les autorités présentes à Ankatso hier.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.