Sénégal: Difficultés de performance, cherté des factures et menace de licenciement des travailleurs par suez et sa filiale sénégalaise - Le Forum social exige la publication du contrat de «Sen eau»

20 Juillet 2024

Les « difficultés » de performance, la cherté des factures d'eau et les menaces de licenciement qui pèseraient sur certains travailleurs de la part de Suez et sa filiale sénégalaise « Sen Eau » ne laissent pas indifférents le Forum Social Mondial et le Conseil citoyen Droit à l'eau et à l'assainissement au Sénégal (Cocideas). En point de presse organisé au Centre Bopp hier, vendredi 19 juillet, ces deux organisations ont dénoncé la « situation délétère » qui prévaut à la filiale « Sen eau ». Non sans manquer d'exiger la publication du contrat de «Sen eau» pour éclairer la lanterne des Sénégalais.

La multinationale Suez et sa filiale Sen Eau ne sont plus en odeur de sainteté chez les travailleurs, les consommateurs sénégalais ainsi que les organisations de la société civile. A l'origine, on trouve la cherté des factures d'eau et les menaces de licenciement qui pèsent sur la tête de certains délégués du personnel. Pis, selon le Forum Social Mondial qui était en point de presse au Centre Bopp hier, vendredi, Suez détient des pouvoirs exorbitants alors qu'elle n'est pas l'actionnaire majoritaire. D'après le coordonnateur Mamadou Mignane Diouf, c'est seulement à hauteur de 45%. Et Mignane Diouf d'alerter les autorités sur le fait qu'il est temps de trouver une solution à cette « situation délétère » aux conséquences néfastes pour les ménages sénégalais et le bon fonctionnement de l'entreprise.

%

Poursuivant sa diatribe, Mignane Diouf arguera que « La qualité du service est en deçà de ce qu'elle devrait être. En outre, la promotion des travailleurs se fait sur la base du népotisme et non sur l'excellence ».Qui plus est, il s'y ajoute, a-t-il dit, « le bilan financier peu reluisant de l'entreprise qui est en faillite. Car elle cumule des pertes de 15 milliards de francs CFA si l'on se réfère à son bilan des trois dernières années 2021-2024». Au final, il dira que «L'eau est un bien commun et non une marchandise sur quoi il faut chercher à réaliser des profits. C'est compte tenu de tout cela que nous ne cessons de garder un oeil sur ce qui se passe dans le secteur de l'eau et de l'assainissement au Sénégal, en Afrique et dans le monde ».

Revenant à la charge, le coordonnateur du Forum social a argué que son organisation avait émis des réserves quand il fallait privatiser la Sde, relativement à la transparence des normes d'acquisition du marché ainsi que les termes du contrat. « Malheureusement, personne ne nous a écoutés en son temps », a déploré Mr Mignane. Raison pour laquelle le Forum social est d'avis qu' « il faut impérativement publier le contrat qui lie la multinationale et l'Etat du Sénégal. Ensuite, il faut instituer une commission d'enquête parlementaire sur cette affaire. Cela permettra d'édifier l'opinion sur le mystère qui entoure ce contrat ». Les organisateurs du point de presse envisagent par ailleurs d'organiser une marche le 24 juillet prochain en guise de protestation contre la convocation par le tribunal de leur délégué de personnel.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.