Le ministère public a été mis en difficulté par le tribunal militaire et la défense pour prouver ses accusations lors du procès de la tentative de coup d'État du 19 mai. Le vendredi 19 juillet, lors de la poursuite des audiences devant le tribunal militaire de la garnison de Kinshasa-Gombe, à la prison de Ndolo, le ministère public a eu du mal à fournir des preuves convaincantes contre l'une des personnes accusées d'avoir participé à cette tentative.
En effet, Mbemba Ndona Mado, grande soeur du prévenu Kindombe, est accusée d'association de malfaiteurs. Le ministère public s'appuie sur des constatations directes pour justifier cette accusation. Selon l'accusation, Mme Mbemba, employée comme nettoyeuse au Palais de la Nation, aurait été l'informatrice de feu Christian Malanga, chef de la bande qui avait opéré une incursion au Palais de la Nation. En s'enquérant de la détention de son frère à la DEMIAP après le coup d'État manqué du 19 mai, elle s'est retrouvée accusée.
L'avocat de la défense, Me Charles Kusesuka, a vivement critiqué les méthodes du ministère public, qualifiant ses raisonnements d'analogiques et dépassés. Il a déclaré :
« Notre regret est de constater que le ministère public met tout le monde dans le même sac. Il utilise un principe suranné, dépassé, ce qu'il appelle le principe d'emprunt de criminalité. Ce principe, aboli en 2005, permettait de mettre plusieurs personnes dans le même sac en cas de participation criminelle sans identifier l'auteur principal. Le ministère public n'apporte aucune preuve dans tout ce procès. Il se base sur des raisonnements analogiques et des déductions compliquées qui n'existent pas en droit pénal. »