Ronald Muwenda, 69 ans, est le souverain du Buganda, un royaume traditionnel ougandais. Il séjourne en Namibie depuis avril et son voyage privé pour raison médicale. Or, des rumeurs ont circulé disant qu'un projet d'enlèvement était en cours entraînant des manifestations devant les représentations namibiennes. Face au risque d'incident, Windoek a décidé de ne pas renouveler le visa du roi.
Le roi du Buganda pourra continuer à se faire soigner mais ailleurs. La Namibie a refusé de renouveler son visa de 90 jours qui arrivait à échéance, suite aux manifestations devant plusieurs de ses ambassades. « Tout cela a mis en danger notre personnel à l'étranger et grandement perturbé les opérations et la sécurisation des missions diplomatiques », a indiqué le ministère namibien des Affaires étrangères.
Les protestations sont parties d'une rumeur, certains partisans du monarque affirmant que la Namibie et l'Ouganda conspiraient pour le kidnapper. Aujourd'hui encore, selon Windoek, « les activités perturbatrices se poursuivent intensément ». Les Namibiens disent donc avoir été « poussés » à rejeter la demande de visa.
L'Ouganda n'a pas caché sa gêne face à cette affaire. Le secrétaire d'État aux Affaires étrangères a dénoncé des « individus aux motivations égoïstes », a indiqué Henry Okello Oryem. Même le chef de l'État est sorti de son silence. Visiblement agacé, Yuweri Museveni a demandé aux Ougandais « d'arrêter d'embarrasser le pays ».
Une affaire doublement gênante lorsque l'on sait que les Bagandas, issus du royaume, constituent le premier groupe ethnique du pays. Ensuite la guerre qui a porté Museveni au pouvoir en 1986, avait tourné en sa faveur, en partie, grâce au soutien du Buganda.