Le lancement opérationnel du projet de pisciculture en cages flottantes du fonds de souveraineté alimentaire, dénommé « Dumu Ka Fa », a eu lieu, le samedi 20 juillet 2024, sur le site du barrage de Bagré, dans le Centre-Est.
L'atteinte de l'autosuffisance alimentaire demeure une préoccupation majeure pour le Ministère de l'Agriculture, des ressources animales et halieutiques (MARAH). En effet, le premier responsable du département, le commandant Ismaël Sombié, a procédé, samedi 20 juillet 2024, sur le site du barrage de Bagré, dans le Centre-Est, au lancement opérationnel du projet de pisciculture en cages flottantes du fonds de souveraineté alimentaire, dénommé :
« Dumu Ka Fa ». Ce projet, d'une durée indéterminée, concerne pour l'heure 44 promoteurs privés de pisciculture.
Pour le ministre en charge des ressources animales et halieutiques, le commandant Sombié, ce projet qui s'inscrit dans le cadre de l'offensive agropastorale et halieutique de sa structure a retenu pour l'une des cibles, la production de poissons à hauteur de 100 000 tonnes. Et ce, pour permettre au Burkina de réduire sa forte dépendance de l'extérieur en matière de consommation de poisson. « Il y a eu un premier projet qui a été expérimenté à Samandéni et qui est très concluant.
A Bagré, il était question de dupliquer le même modèle en vue d'accroitre le volume de la production en matière de poisson », a précisé le ministre Sombié. Toutefois, il a fait savoir qu'à la différence du projet de Samandéni, l'approche à Bagré se fait à travers des financements par le fonds Dumu Ka Fa qui signifie "manger à satiété" en langue Dioula. « A la date d'aujourd'hui, le financement pour ce projet n'est pas totalement bouclé, mais il est déjà de l'ordre de plus de 700 millions F CFA », a clarifié le patron du département en charge des ressources halieutiques.
Celui-ci a par ailleurs indiqué que le projet va permettre de créer de l'emploi pour la jeunesse tout en réduisant ainsi les poches de recrutement pour les groupes armés terroristes. Pour Ismaël Sombié, la spécificité de ce projet est qu'il prend en compte les couches sociales sensibles, notamment les VDP et les personnes déplacées internes qui sont en phase de réinstallation. « Ce projet n'est pas fermé. En fonction de l'engouement et des besoins, nous pourrons étendre le financement et permettre à des personnes intéressées de pouvoir s'inscrire », a-t-il rassuré.
Environ 1 500 tonnes de poisson attendues par an
A cette occasion, le MARAH a invité la jeunesse à faire confiance à l'ensemble des initiatives qui sont mises en oeuvre dans le domaine agropastoral. Car, à son avis, c'est dans ce secteur que le pays va tirer sa croissance économique vers le haut en réduisant sa dépendance vis-à-vis de l'extérieur en termes de produits agropastoraux.
S'adressant aux bénéficiaires du projet, le commandant Sombié a dit compter sur leur sérieux ainsi que sur leur engagement personnel à assurer un suivi régulier de l'ensemble des investissements qui ont été réalisés à leur profit. Il leur a également demandé de garantir un remboursement des fonds qui ont été mis à leur disposition pour permettre à d'autres Burkinabè d'être bénéficiaires de cet accompagnement.
« Cela va aussi assurer la pérennité du fonds Dumu Ka Fa qui est un fonds sur lequel nous comptons pour garantir une souveraineté alimentaire au Burkina », a souligné le MARAH. Namagr-Naaba de Bagré, l'un des bénéficiaires, a salué l'initiative du projet qui permet de générer de l'emploi pour les jeunes. Selon lui, le fleuve sera inondé d'une centaine de cages flottantes. « Chaque cage prend entre 11 000 à 12 000 alevins produits à Bagré », a-t-il précisé tout en exprimant sa volonté à produire des poissons de bonne qualité au grand bonheur de tous.
Namagr-Naaba a également confié qu'environ 1 500 tonnes de poissons sont attendues par an sur le site de Bagré dans le cadre de ce projet. Au nom des bénéficiaires, il a pris l'engagement d'être plus résilient et à assurer un bon remboursement des crédits. Pour lui, la seule difficulté à laquelle les bénéficiaires du projet sont confrontés demeure le coût élevé des aliments pour poisson.
« Notre souhait est que les aliments soient subventionnés comme le cas des engrais pour les agriculteurs », a conclu le Namagr-Naaba de Bagré.