Kimberley Lecourt-Pienaar a marqué l'histoire du cyclisme de manière indélébile le dimanche 14 juillet en remportant la dernière étape du Tour d'Italie féminin. Une performance qui a soulevé l'admiration. Derrière chaque sportif qui excelle, on sait qu'il y a le soutien indéfectible de la famille.
Les parents de la cycliste, Bernard et Patricia, ont toujours été aux cotés de Kimberley mais si elle s'est mise au vélo toute jeune, c'est surtout pour imiter son frère Olivier avec qui elle a toujours partagé une belle complicité. Explications du grand frère.
On peut dire sans exagérer qu'Olivier a été la principale source d'inspiration de Kimberley. « Kim m'a suivi dans tous les sports que j'ai pratiqués. Ça a été le foot, puis le rugby puis le vélo. Son standard a toujours été le niveau masculin », lance, d'emblée, le grand frère. Elle voulait toujours atteindre le niveau de son aîné. « C'est sûrement grâce à cela qu'elle est devenue la cycliste que l'on connaît aujourd'hui. Elle n'a peur de rien ni de personne. Elle est totalement décomplexée », ajoute Olivier.
«Pour moi, Kim est un peu une surhumaine. C'est une force de la nature, au niveau physique mais surtout mental.» En effet, n'importe quel autre coureur mauricien serait intimidé en se retrouvant parmi des vedettes internationales, pas Kimberley. «Elle est en contact avec des pros mais cela ne l'impressionne pas. Elle a une autre façon de voir les choses », dit Olivier.
Ce qui surprend aussi ce dernier, c'est cette insatiable envie de gagner chez sa soeur. «Quand elle avait fait 10e sur Paris-Roubaix (le 6 avril dernier à 28 secondes de la championne du Monde Lotte Kopecky), tout le monde a été impressionné mais elle n'était pas satisfaite. Elle disait qu'elle pouvait gagner la course», révèle Olivier, qui connaît mieux que personne cette perfectionniste dans l'âme.
«Depuis que Kim a commencé le vélo, j'avais vu qu'elle avait quelque chose en plus», lance notre interlocuteur. C'est la raison pour laquelle, il n'a pas été surpris de la voir remporter la dernière étape du Giro à l'Aquila dimanche. Performance ô combien historique dans l'histoire du vélo mauricien. «Niveau résultats, je savais qu'elle pouvait le faire. C'était un peu la folie pendant une semaine. Mais Kim occupe enfin la place qui lui revient», confie celui qui a mis fin à sa carrière en 2019.
«Il y a encore de belles choses à venir»
Olivier Lecourt de Billot a été, comme il le souligne, l'un des premiers cyclistes mauriciens à tenter sa chance à l'étranger alors qu'il était encore bien jeune. Il débarque en France en 2012 à 20 ans. Son premier club est le VC Sainte-Croix-en-Plaine en Alsace. Il remporte sa première victoire à Frontenaud peu après. Il rejoint ensuite la Team Rémy Meder pour deux saisons avant d'opter pour l'US Montauban 82 en 2015. Finalement, il découvrira l'élite française au sein du GSC Blagnac Vélo Sport 31.
Il aura participé à beaucoup d'épreuves de haut niveau en France dont des courses UCI. Sa meilleure saison est sans doute 2017 lors de laquelle il inscrit son nom au palmarès du Tour de Maurice sous les couleurs de la sélection mauricienne.
«Après être parti en France tout jeune, j'ai beaucoup galéré. J'ai donc expliqué à Kim ce à quoi il fallait s'attendre lorsqu'elle s'est lancée dans l'aventure à son tour. Personnellement, j'ai eu du mal à digérer ma fin de carrière. J'ai eu du mal à comprendre pourquoi je n'avais pas réussi. Désormais, elle m'aide à digérer. J'apprends d'elle à mon tour», indique l'ancien coureur.
Olivier est certain que sa soeur peut encore aller plus loin. «C'est sûr qu'elle peut encore progresser. Il y a encore de belles choses à venir. Si elle a été capable de gagner une étape du Giro, elle peut viser un podium aux Jeux Olympiques. Pour nous, ce serait un miracle parce que l'on a tendance à se mettre des barrières psychologiques mais pour elle, c'est naturel de viser haut. Il lui faudra bien lire la course vu qu'elle n'aura pas de coéquipières mais ça, elle sait faire», conclut-il.