Ile Maurice: Ellayah encore prié de «lev pake ale»

Les conseillers qui avaient voté, fin juin, pour la motion de blâme contre le président du conseil de district de Rivière-du-Rempart, Prembhoodas Ellayah, ont tenu une conférence de presse hier à Goodlands.

Ils dénoncent notamment l'ingérence, le favoritisme et le chaos total au sein duquel le conseil de district de Rivière-du-Rempart évolue depuis bientôt un mois. «On ne comprend pas comment ce président peut continuer à siéger sur des comités alors qu'il n'a pas la majorité des conseillers à ses côtés. Nous sommes 22 conseillers et douze d'entre nous sommes contre lui», explique Reebouraden Permall, le vice-président du conseil de district.

De faire valoir que «dans sa sagesse, Prembhoodas Ellayah aurait dû démissionner en attendant que la cour rende son verdict» concernant l'injonction déposée par Ellayah lui-même. Pour rappel, l'affaire sera appelée en Cour suprême, le 26 juillet prochain.

Entre-temps, les conseillers ne décolèrent pas. Ils disent ne pas comprendre comment ce président peut rester en poste depuis sept longues années sans être inquiété par qui que ce soit. «Dans le passé, Ellayah avait promis qu'il céderait sa place à un de ses alliés, un conseiller de district. Mais au moment de le faire, soit en décembre, il s'est ravisé. Pourquoi tient-il autant à rester en poste ? Lors des élections fin 2020, tous les autres conseils de districts ont changé de président sauf celui de Rivière-du- Rempart.» Dinash Roy Bundhoo, un autre conseiller, soutient pour sa part que Prembhoodas Ellayah userait désormais de toutes les astuces possible pour conserver sa place au sein du conseil.

%

Alphamix

Pour montrer leur mécontentement, les conseillers n'ont pas hésité hier à sortir les banderoles, sur lesquelles on pouvait lire : «Lev paké alle (...) 7 ans comme président finn amusé et abusé» (sic). Rappelons qu'en juin, c'est le conseiller Lenine Aukhajan qui avait porté la motion au conseil de district sous les protestations d'Ellayah, qui a tenté d'y faire barrage en arguant qu'une telle motion aurait dû être présentée par quatre conseillers. «Il a agi comme le speaker de l'Assemblée nationale en voulant faire barrage. Sauf qu'ici, c'était son propre mandat qui était en jeu», ironisait un conseiller dans nos colonnes alors.

Le nom de Prembhoodas Ellayah avait été cité dans l'affaire Alphamix, un scandale où l'entrepreneur du même nom a obtenu plus de Rs 437 millions pour une dette qui se montant à l'origine de Rs 8,2 millions. C'est Ellayah était à la présidence du conseil au début de l'affaire en 2003 et c'est lui qui l'avait «gérée» plusieurs fois lorsqu'il est redevenu président du conseil de district de Rivière-du-Rempart. Depuis 2017, Prembhoodas Ellayah était demeuré à son poste, jusqu'au 27 juin. «L'affaire Alphamix a coûté très cher au contribuable. Et on ne connaît toujours pas le montant des honoraires payés aux hommes de loi», rappelait d'ailleurs un conseiller.

Quid de la raison derrière la motion de blâme ? À part les polémiques et le fait que Prembhoodas Ellayah ait occupé ce poste pendant sept ans d'affilée et que l'on souhaitait une alternance, un membre du conseil lui reprochait de ne s'occuper que de permis de morcellements, de Building and Land Permits et d'autres permis fonciers réclamés par des habitants. «Les demandeurs doivent venir personnellement le rencontrer pour que leurs démarches aboutissent.» De plus, il y a eu des interrogations sur les coûts très variables de certains projets communautaires. Un futsal qui a coûté Rs 4,5 millions à Petit-Raffray ou à Goodlands, a coûté Rs 13 millions à Cottage, le village où habite l'ex-président du conseil...

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.