Cote d'Ivoire: La colère des riverains d'une commune d'Abidjan après les opérations de déguerpissement

Des bâtisses détruites dans le quartier Ebrié dans la commune d’Adjamé.

En Côte d'Ivoire, une opération de déguerpissements dans le quartier Ebrié d'Adjamé, une commune d'Abidjan, a donné lieu à des échauffourées entre des jeunes et les autorités locales, dimanche 21 juillet 2024. Des riverains déplorent le fait ne pas avoir été prévenus à temps. « Si vous voulez nettoyer une emprise, vous devez quand même vous asseoir avec des gens et coordonner ça tranquillement pour qu'il n'y ait pas de débordements », souligne un responsable local.

En Côte d'Ivoire, les opérations de déguerpissement entamées en début d'année par le district autonome d'Abidjan se poursuivent. Il s'agit pour les autorités de la capitale économique ivoirienne « d'assainir » le cadre de vie.

Ces opérations ont donné lieu à des échauffourées entre des groupes de jeunes et les agents du district autonome. Très tôt ce dimanche, les habitants du quartier Ebrié dans la commune d'Adjamé, ont été réveillés par le bruit des engins de chantier. Les agents du district autonome d'Abidjan sont en effet venus détruire des magasins qui jouxtent la voie menant à la mairie.

Des commerçants, à l'image de Zakarya Saré, disent ne pas avoir été prévenus à temps : « Le vendredi, le district est venu dire de dégager la voie parce que ça prend assez de place. Ce matin, on se réveille, ils ont commencé à casser. On devrait nous prévenir plus d'une semaine au moins. Là, on aurait pu faire tout ce qu'il y a à faire. Cela aurait évité des dégâts qui sont arrivés là. »

« Vous devez quand même vous asseoir avec des gens et coordonner ça tranquillement »

Après le passage des machines, les portes du magasin de Yamien Eba n'ont pu résister. Il est obligé de les faire réparer. « Comme j'ai l'ordinateur dedans, j'ai tout le matériel dedans, il faudrait que je puisse fermer afin que les voleurs ne viennent pas les prendre. Ce sont des dépenses imprévues. C'est dommage, mais on est obligé de faire avec », soupire-t-il.

Du côté de la chefferie, on dénonce le fait de ne pas avoir été associé à l'opération. N'Koumo Jacques, porte-parole de la notabilité, lance : « Si vous voulez nettoyer une emprise, vous devez quand même vous asseoir avec des gens et coordonner ça tranquillement pour qu'il n'y ait pas de débordements. On ne peut pas venir dans un village avec des machines pour venir détruire des bâtisses. Nous ne sommes pas d'accord. »

Le district autonome procède ce lundi matin au lancement d'une brigade spéciale de lutte contre le désordre urbain.

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