Congo-Kinshasa: À Kisangani, la dépendance au bois de chauffe accentue la pression sur la forêt équatoriale

En RDC, faute d'emplois et de courant électrique, les populations continuent à intensifier la pression sur la forêt équatoriale du bassin du Congo, le plus grand poumon vert au monde.

Une situation qui n'est pas sans conséquences sur l'état de la forêt du pays, même si le taux de la déforestation évalué entre 0,1 et 0,3 % demeure faible. La forêt demeure en effet la première source de revenus et d'énergie pour plusieurs ménages. Illustration à Kisangani, dans l'un des plus anciens marchés au bois dénommé Litoyi, dans la province de la Tshopo.

Dans les rayons du marché Litoyi, Yvette Atep vient de vendre un tas de bois de chauffage. Elle assiste au chargement de rondins dans la carrosserie d'un tricycle. « Nous naviguons sur la rivière Tshopo pour atteindre l'endroit où on coupe et on achète le bois avant de revenir par radeau pour le revendre au marché Litoyi, explique la commerçante. Si on nous propose d'autres solutions d'emploi, on peut abandonner ce travail qui n'apporte pas beaucoup de revenus ».

À Kisangani, le taux d'électrification est estimé à moins de 20 %. C'est l'une des raisons de la forte consommation du charbon de bois, estime un vendeur du marché Litoyi : « Les gens consomment le charbon de bois parce que, dans notre province, avoir du courant électrique est très difficile. Si on fait un four de charbon de bois de 10 à 12 mètres, on peut avoir jusqu'à 80 ou 100 sacs de charbon de bois. »

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À Kisangani, plus de 70 % de la population utilise le charbon de bois

À Kisangani, plus de 70 % de la population utilise le charbon de bois, comme source d'énergie pour la cuisine. La pression sur la forêt est donc loin de régresser dans la province de la Tshopo.

Edgar Yula, initiateur de l'ONG Agissons pour l'environnement, affirme : « Il revient au gouvernement congolais d'organiser différents ateliers dans le Congo profond pour expliciter aux communautés qu'elles peuvent conserver leur foret tout en exploitant rationnellement les ressources. »

Depuis août 2002, les autorités congolaises ont adopté un nouveau code forestier qui contraint les exploitants à faire attention à certains facteurs socio-écologiques et économiques dans la coupe du bois, notamment la prise en compte de la réserve forestière.

La RDC risque vraiment de perdre son statut de pays solution parce qu'elle va perdre ses forêts si ces dernières ne sont pas gérées.

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