Afrique Centrale: BEAC - Injecter des pièces de monnaie pour réguler l'inflation

Le gouverneur de la Banque des Etats de l'Afrique centrale (BEAC), Yvon Sana Bangui, a assuré, le 19 juillet à Brazzaville, le président de l'Assemblée nationale, Isidore Mvouba, de la présentation d'ici à la fin de l'année, d'une nouvelle gamme des pièces de monnaie, afin de réguler l'inflation.

Le président de la chambre basse du Parlement et son hôte ont, entre autres, échangé sur la conjoncture économique au niveau national et sous-régional. Une occasion pour Isidore Mvouba d'insister sur les difficultés liées à l'application de la réglementation de change, un sujet très sensible à Yvon Sana Bangui qui s'est engagé à instruire ses équipes au niveau du siège et de la direction nationale pour le Congo d'apporter des réponses adéquates. Les deux personnalités ont aussi évoqué la question de la pénurie des pièces de monnaie. C'est ainsi que le gouverneur de la Banque centrale a donné au président de l'Assemblée nationale toute l'assurance de son institution à collaborer étroitement avec les autorités congolaises pour relever les défis qui s'imposent au Congo et à la sous-région.

« J'ai porté à son intention qu'il y a un projet actuellement en cours. D'ici à la fin de l'année, je reviendrai pour présenter aux autorités la nouvelle gamme des pièces de monnaie. A partir de l'année 2025, nous allons injecter massivement les pièces de monnaie dans l'économie, ceci pour réguler l'inflation dont la tendance est baissière depuis le début de l'année. Nous devons continuer à mener des réformes, c'est ce que nous faisons sur le plan de la politique monétaire en resserrant notamment cette stratégie. Nous espérons qu'à terme, les pièces de monnaie seront disponibles et également l'inflation contenue », a-t-il expliqué à sa sortie d'audience.

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Yvon Sana Bangui a, par ailleurs, annoncé à la partie congolaise la mission que la Banque projette actuellement en termes de renforcement de collaboration avec les autorités, les secteurs bancaire et financier, ainsi qu'avec toutes les parties prenantes dans les prises de décisions des politiques économiques des Etats membres. « Je m'engage également à consolider ces liens, ces relations, pour qu'ensemble nous puissions relever nos pays des défis qui s'imposent aujourd'hui à leur économie, à leur croissance mais aussi à la stabilité monétaire et financière qui sont les mandats importants de la Banque centrale », s'est-il engagé.

Les opérateurs économiques appelés à plus de transparence

Interrogé par la presse sur les quelques frémissements au niveau des entreprises concernant les exportations, le gouverneur de la Banque centrale a rappelé que la réglementation des changes a été mise en place pour servir en premier lieu l'intérêt des pays. Il a assuré que les difficultés rencontrées actuellement par les entreprises ont apporté beaucoup plus de positivité. Selon lui, la sous-région a assisté, par le passé, à des fuites de capitaux. Les difficultés rencontrées en 2018 ont exposé, a-t-il dit, la région à un risque de réformes monétaires, notamment de dévaluation. La cause étant que les entreprises qui exportent, dont la plupart se plaignent actuellement, ne rapatrient pas les produits et les devises sur les comptes d'opérations.

« Elles exportent. Les fonds sont logés ailleurs, et elles nous demandent de régler leurs factures d'importation sur nos réserves de change. Il va falloir aujourd'hui que tout le monde respecte le jeu, la réglementation ne devrait pas constituer des freins à notre économie. Nous demandons aux entreprises exportatrices de rapatrier les devises sur les comptes d'opérations pour aussi permettre à celles qui importent de se servir de ces devises. Donc, il n'y a pas plusieurs entreprises qui veulent contourner la réglementation de change », a-t-il expliqué.

D'après Yvon Sana Bangui, les dossiers rejetés ne sont pas toujours fermés parce que la banque demande des compléments d'informations à fournir pour que le transfert soit exécuté. A titre d'exemple, il a expliqué que lorsqu'une entreprise veut transférer ses dividendes, la Banque centrale lui demande de produire le procès-verbal de l'assemblée générale ou du conseil d'administration qui détermine le montant des bénéfices assujettis au paiement des impôts. « Vous devez justifier à la Banque centrale que vous avez payé vos impôts pour qu'on fasse votre transfert. Ce n'est pas un frein au niveau de la banque, cela va de l'intérêt de nos économies. Donc, nous travaillons pour défendre aussi les intérêts des Etats, c'est ce qu'apporte la réglementation de change. Nous appelons les opérateurs économiques à plus de transparence, fournissez les documents exigibles pour faire dénuer vos opérations », a conclu le gouverneur de la BEAC.

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