Cameroun: Paul et Chantal Biya - Séjour privé à genève en vue pour le couple présidentiel

22 Juillet 2024

Le couple présidentiel camerounais, Paul et Chantal Biya, s'apprête à s'envoler pour Genève, en Suisse, dans le cadre de leur traditionnel séjour privé estival. Cette information, qui circule dans les cercles diplomatiques et les médias, souligne une fois de plus la préférence du chef d'État camerounais pour la cité helvétique comme destination de villégiature.

Paul Biya, président du Cameroun depuis 1982 et potentiel candidat du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) à la présidentielle de 2025, maintient ainsi une tradition bien établie. Accompagné de son épouse Chantal, il devrait prendre ses quartiers à l'hôtel Intercontinental de Genève, un établissement de luxe où le couple a ses habitudes depuis de nombreuses années.

Ce choix récurrent de Genève comme lieu de villégiature n'est pas anodin. La ville suisse, connue pour sa discrétion, sa sécurité et son cadre de vie agréable, offre un environnement idéal pour un séjour privé de haut niveau. L'hôtel Intercontinental, situé à proximité des organisations internationales, est réputé pour son service irréprochable et sa capacité à accueillir des personnalités de premier plan en toute confidentialité.

Le timing de ce voyage soulève néanmoins des questions dans le contexte politique actuel du Cameroun. Alors que le pays fait face à de nombreux défis, notamment sécuritaires et économiques, l'absence prolongée du chef de l'État pourrait être perçue de manière mitigée par l'opinion publique camerounaise. Certains observateurs s'interrogent sur l'impact de ces séjours réguliers à l'étranger sur la gouvernance du pays et sur la préparation de la prochaine échéance électorale.

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En effet, la mention de Paul Biya comme potentiel candidat à l'élection présidentielle de 2025 ajoute une dimension politique à ce qui est officiellement présenté comme des vacances. À 91 ans, le président camerounais reste une figure centrale de la vie politique du pays, et ses déplacements, même privés, sont scrutés à la loupe pour y déceler d'éventuels signes sur ses intentions futures.

Le choix de Genève pourrait également avoir des implications diplomatiques. La Suisse, connue pour sa neutralité et son rôle de médiatrice dans les conflits internationaux, a déjà été le théâtre de discussions informelles concernant la situation dans les régions anglophones du Cameroun. La présence de Paul Biya sur le sol helvétique pourrait potentiellement offrir des opportunités pour des rencontres discrètes avec des acteurs internationaux.

Cette pratique des longs séjours à l'étranger ne fait pas l'unanimité au Cameroun. Des voix s'élèvent régulièrement pour critiquer ces absences, jugées trop fréquentes et trop longues par une partie de l'opposition et de la société civile. Certains y voient un désengagement vis-à-vis des réalités quotidiennes du pays et appellent à une présence plus constante du chef de l'État sur le territoire national.

Le coût de ces séjours est également un sujet de débat. Bien que présentés comme privés, ces voyages impliquent nécessairement des dépenses en termes de sécurité et de logistique, soulevant des questions sur leur financement et leur impact sur les finances publiques camerounaises.

Par ailleurs, la présence de Chantal Biya aux côtés de son époux lors de ce séjour genevois rappelle le rôle important qu'elle joue dans la vie publique camerounaise. Première dame engagée dans diverses causes humanitaires, elle est une figure populaire dont l'influence sur la scène politique nationale ne doit pas être sous-estimée.

Ce séjour en Suisse, bien que présenté comme privé, s'inscrit donc dans un contexte politique et social complexe. Il illustre les tensions entre la tradition d'un pouvoir centralisé autour de la figure du président et les aspirations à un renouvellement de la gouvernance exprimées par une grande partie de la population camerounaise.

En conclusion, si ce voyage à Genève s'inscrit dans une routine bien établie pour Paul et Chantal Biya, il ne manquera pas d'être observé attentivement, tant par les acteurs politiques camerounais que par la communauté internationale. Au-delà des aspects personnels, ce séjour pourrait avoir des implications sur la vie politique du Cameroun, notamment dans la perspective de l'élection présidentielle de 2025.

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