Sénégal: « Grève de la vie » de détenus - De la nécessité d'humaniser nos prisons

Devant la maison d'arrêt de Rebeuss à Dakar, au Sénégal, où des détenus de Camp pénal liberté 6 ont été transférés. (Image d'illustration)
22 Juillet 2024

La question de l'humanisation du milieu carcéral se pose toujours avec acuité en Afrique. En effet, les prisons sont généralement des endroits où la dignité humaine n'est pas respectée.

Certains n'hésitent même pas à les qualifier de mauvais. Si fait que les prisonniers, considérés comme des parias de la société, sont abandonnés à leur propre sort aux mépris des règles en la matière. Dans certains geôles, les détenus n'ont pas de marge de manoeuvre pour revendiquer le respect de leurs droits. Mais qu'à cela ne tienne ! Certains ne courbent pas l'échine face à leurs conditions de vie difficiles.

Ils réclament le respect de leurs droits les plus élémentaires. Sont de ceux-là, les détenus du Camp pénal liberté 6 à Dakar dans la capitale sénégalaise. En effet, ces derniers ont entamé une grève de la faim pour dénoncer leurs conditions carcérales. Pour eux, la grève de la faim est le seul moyen pour se faire entendre. Ce faisant, ils réclament une visite du ministre de la Justice et la fin des maltraitances dont ils sont victimes.

Tout est parti d'une mutinerie consécutive à une fouille des cellules pendant laquelle des affrontements ont éclaté avec les géôliers, le 19 juillet dernier. Par la suite, des détenus ont été transférés à la prison de Rebeuss. Ceux qui restent à Camp pénal dénoncent la mort, dans des circonstances « douteuses », de l'un des leurs après son transfèrement.

Même si les prisonniers ont enfreint les règles de la société, cela ne devrait nullement remettre en cause le respect de leurs droits

Mais de son côté, l'administration pénitentiaire dénonce des accusations infondées. Même si les prisonniers, on le sait, ont enfreint les règles de la société, cela ne devrait nullement remettre en cause le respect de leurs droits.

Dans un Etat de droit dont se réclament le Sénégal et la plupart de nos Etats, la sanction des infractions doit s'inscrire dans le pur respect de la loi. Et les lois en matière de détention prévoient les traitements dont les prisonniers doivent bénéficier. Malheureusement, le milieu carcéral dans nos pays est à l'image de l'Etat lui-même où le respect des règles et principes démocratiques, n'est pas la chose la mieux partagée.

Mais pour ce qui est des prisons, les dirigeants gagneraient à oeuvrer à leur humanisation. Car, comme on le sait, tous autant que nous sommes, sont des prisonniers potentiels. Si fait que même ceux qui ont aujourd'hui, la lourde charge de prendre des décisions pour soulager la vie des prisonniers, pourraient se retrouver, un jour, en prison. Les exemples de dirigeants ou gouvernants qui se sont retrouvés derrière les barreaux, sont légion.

Cela dit, plus précisément, dans le cas du Sénégal, les deux têtes de l'Exécutif sont bien placées pour savoir qu'il faut rendre vivables les prisons pour y avoir séjourné quand elles étaient dans l'opposition sous le magistère de Macky Sall.

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