Burkina Faso: Lutte contre le paludisme - Les chercheurs s'informent sur le projet Target Malaria

22 Juillet 2024

La direction régionale de l'Ouest de l'Institut de recherche en sciences de la santé (IRSS) a reçu une délégation de l'Académie nationale des sciences et des lettres du Burkina (ANSAL-BF), le vendredi 19 juillet 2024, à Bobo-Dioulasso. Cette visite a permis aux membres de l'académie de s'informer sur le projet Target Malaria qui vise à lutter contre le paludisme par des moustiques génétiquement modifiés.

Les membres de l'Académie nationale des sciences et des lettres du Burkina (ANSAL-BF) étaient en mission d'informations sur le projet Target Malaria à la Direction régionale de l'Ouest de l'Institut de recherche en sciences de la santé, à Bobo-Dioulasso ce vendredi 19 juillet 2024.

« Nous sommes venus nous faire une idée sur un projet (ndlr Target Malaria) qui, de notre point de vue, présente un intérêt scientifique. C'est un projet qui vise à mettre à la disposition du Burkina Faso des technologies pour pouvoir réduire l'impact du paludisme en jouant sur les vecteurs qui transmettent la maladie », a expliqué le président de l'académie, Bako Sérémé sur la présence des chercheurs à l'IRSS.

Les outils conventionnels pour lutter contre le paludisme, selon Dr Sérémé, ont atteint aujourd'hui leur limite. « Malgré la distribution des Moustiquaires imprégnés à longue durée d'action (MILDA), la prise en charge des enfants et des femmes enceintes, le paludisme reste l'une des principales causes de consultation et d'hospitalisation dans les centres de santé. Si vous faites un tour dans les formations sanitaires en cette période de pluie, vous allez trouver des patients partout, surtout des enfants qui souffrent du paludisme », a indiqué le président de l'ANSAL-BF.

C'est la raison pour laquelle, a-t-il poursuivi, il faut travailler à trouver de nouveaux outils qui peuvent aider ce qui existe déjà. D'où, à ses dires, l'importance du projet Target Malaria. La présentation du projet Target Malaria, les échanges avec la communauté de Sourgoudinga et la visite de l'insectarium ont été les activités qui ont meublé le séjour de Dr Sérémé et ses pairs à Bobo-Dioulasso. Dans sa présentation, l'investigateur principal du projet, Pr Abdoulaye Diabaté, a signifié que Target Malaria est un consortium de recherche à but non lucratif qui vise à développer et à partager des technologies génétiques nouvelles, durables et économiques visant à modifier les moustiques et réduire la transmission du paludisme.

Le projet accepté par les communautés

Démarré en 2012 au Burkina Faso, ce projet de trois étapes, a fait savoir Dr Diabaté, s'est fixé l'objectif de lutter contre le paludisme. Il s'agit des lâchers des moustiques mâles stériles, des moustiques biaisés et des moustiques biaisés et fertilités de la femelle. Après la première étape (le lâcher des moustiques mâles stériles) « concluante », l'équipe du projet est sur la deuxième étape, celle de lâcher des moustiques biaisés. A en croire, Abdoulaye Diabaté, le premier moustique génétiquement modifié au Burkina Faso est attendu en 2025.

Avant la première étape, la socio-anthropologue, responsable des parties prenantes, Dr Léa Paré, a rassuré les membres de l'académie sur l'implication des communautés à la base dans la mise en oeuvre du projet. Et c'est pour se rassurer de cette implication et vérifier le niveau de compréhension du projet par les populations que Dr Bako Sérémé et ses pairs ont fait le déplacement de Sourougoudinga, l'un des villages qui a reçu le lâcher des moustiques.

« Avant le lâcher des moustiques ici, les initiateurs du projet ont pris le soin de nous expliquer tout le processus en détail. Nous avons même été au laboratoire de recherche où nous avons pu voir comment ils travaillent sur les moustiques », a fait savoir Rokia Traoré. « Depuis le lâcher des moustiques, le paludisme a beaucoup diminué dans le village. Nous avons par exemple appris la polémique sur la dengue liée aux moustiques génétiquement modifiés l'année dernière, mais je puis vous rassurer qu'ici à Sourougoudinga, nous n'avons enregistré aucun cas de dengue.

Donc c'est un projet que nous avons compris et accepté dans le village », a renchéri le Conseiller villageois de développement (CVD), Sié Soungalo Traoré. Des témoignages qui rassurent le président de l'Académie nationale des sciences et des lettres du Burkina. « A travers les échanges nous avons été rassurés que les habitants de Sourougoudinga ont très bien compris le projet. Ce qui augure des lendemains meilleurs », s'est réjoui Dr Sérémé.

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