Congo-Kinshasa: Entre embouteillages et routes délabrées, le calvaire du déplacement à Kinshasa n'épargne aucune commune

23 Juillet 2024

Embouteillages quotidiens, routes délabrées, code de la route pas toujours respecté, transport difficile, ... le déplacement de la population dans la ville de Kinshasa, surtout dans les zones attractives les plus fréquentées, n'est pas aisé.

Emprunter par exemple les avenues Kabinda et Kabambare pour un conducteur d'une voiture basse, c'est prendre le risque de ne pas arriver à destination. Nids de poule et bourbiers font en sorte que seules les motocyclistes tentent de s'y aventurer. Même des piétons s'arment de vigilance pour traverser le tronçon sans incidents.

Une situation qui inquiète usagers et riverains

« Je suis contraint de fermer ma boutique et trouver un endroit où les produits s'ecoulent. L'avenue Kabinda n'est plus fréquentée depuis des mois », se plaint un jeune commerçant. Des conducteurs se plaignent de l'usure précipitée des pneus et pièces de rechange, à la suite de l'état des routes qui du reste sont impraticables.

« Emprunter les avenues Kabambare et Kabinda est un calvaire. Nous n'avons pas de choix. Notre parcelle est entre ces deux avenues. Mais nous dépensons régulièrement pour remplacer des pièces qui s'abiment rapidement », se plaint un propriétaire de véhicule.

Un réseau routier insuffisant

Si la construction des sauts-de-mouton a résolu partiellement ce problème, relier deux coins de cette mégapole exige patience et sacrifices. La croissance rapide de la population face à un réseau routier insuffisant conçu avant 1960, la conception de la ville sous forme d'un entonnoir avec des activités vitales concentrées à Gombe, le centre des affaires, ainsi que l'impraticabilité de la majorité des routes sont les principales causes des embouteillages.

Ajouter à cela, la mauvaise conduite des automobilistes et motocyclistes y compris les autorités qui prennent le sens opposé sans oublier les tracasseries policières. Conçu avant 1960 pour une ville habitée par 400 000 habitants, le réseau routier de Kinshasa est fréquenté aujourd'hui par plus 15 millions d'habitants. Malgré cette augmentation exponentielle de la population, le développement des infrastructures de transport n'a pas suivi.

D'après le plan directeur de transport urbain de Kinshasa conçu en 2019 par les Japonais, 80% des routes kinoises sont non bituminées alors que les voies ferrées et fluviales sont inexploitées. Les quelques routes asphaltées sont en majorité très délabrées et envahies par des nids de poules et cratères sur chaque kilomètre et même des lacs artificiels à certains endroits.

Pourtant, en 2021, le Premier ministre avait lancé le projet Kinshasa zéro trou, avec à la clé un financement de 100 millions de dollars débloqué par le trésor public. Malgré ce programme, certaines avenues sont devenues impraticables. Conséquences, des bouchons s'observe le matin quand on monte en ville, à midi et le soir, lorsque les habitants regagnent leurs habitations.

Ces embouteillages se concentrent plus sur les tronçons menant vers la Gombe, l'aéroport de Ndjili, Victoire Matonge, ainsi que sur les axes de l'Université de Kinshasa, l'UPN et Kinsuka. Ils sont amplifiés par les tracasseries policière ainsi que l'indiscipline des conducteurs, y compris des autorités qui prennent le sens opposé.

D'ailleurs, la Première ministre, Judith Suminwa a, dans son discours d'orientation du séminaire destiné à l'exécutif, lundi 22 juillet, rappelé à l'ordre les membres du Gouvernement qui prennent souvent le sens inverse dans les artères de Kinshasa.

« L'exemplarité des responsables que nous sommes, nous astreint à être les premiers à respecter nos textes légaux et réglementaires, notamment le Code de la route. Pour cela, je demande au Vice-premier ministre de l'Intérieur, sans délai et de mettre strictement en application les textes qui réglementent l'usage des cortèges d'une part et d'autre part, d'instruire la Police par rapport à l'obligation pour tous du strict respect du Code de la route y compris pour les officiels », a rappelé la Première ministre Judith Suminwa.

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