Dakar, 23 juil (APS) - Serigne Mansour Diop, à la retraite depuis treize ans, mène une paisible vie d'horticulteur, grâce aux travaux routiers effectués dans la commune de Mboro (ouest) par le Programme d'urgence de développement communautaire (PUDC).
Les routes en latérite construites par le PUDC facilitent la commercialisation de la production horticole.
Serigne Mansour Diop tire profit d'une bretelle de deux kilomètres en latérite, qu'il emprunte pour accéder à une route de 12 kilomètres également construite par le PUDC et écouler sa production de fruits et légumes vers des contrées plus ou moins lointaines.
Le septuagénaire et ancien fonctionnaire se réjouit, comme de nombreux habitants de la commune de Mboro, de cette réalisation du PUDC, une initiative de l'État du Sénégal bénéficiant depuis 2018 du soutien financier du Programme des Nations unies pour le développement.
"Avant l'aménagement de cette piste, nous avions beaucoup de difficultés pour évacuer notre production vers les marchés de Mboro, de Noto et de Dakar. Nous avons maintenant une voie facilitant l'évacuation de nos produits horticoles", se réjouit Serigne Mansour Diop.
La piste de 12 kilomètres reliant Mboro au village de Darou Salam est un motif de soulagement pour les maraîchers locaux, qui, comme M. Diop, peuvent désormais écouler facilement leurs légumes et d'autres produits horticoles, sans craindre de les voir pourrir. Elle relie Mboro aux villages de Touba Tawfekh, Touba Ndiaye, Darou Khoudoss Naylou, Darou Salam Diouf et Darou Salam Fall.
Cette route et ses bretelles impactent l'activité économique de plus de 8.000 paysans, selon des données du PUDC, lequel relie également le marché de Mboro au village de Ndioufène par une bretelle de deux kilomètres.
Des agents du Programme d'urgence de développement communautaire ont emprunté récemment ces pistes et bretelles, qui viennent d'être mises en service, a constaté l'APS.
"Il y a toujours des villages de la zone où l'enclavement reste un obstacle de taille"
Nar Diop, l'un des nombreux maraîchers de la zone, s'est spécialisé dans la production de tomates et de choux. "C'est un grand soulagement pour nous. Nous évacuons facilement notre production", témoigne cet habitant de la commune de Mboro, une zone de maraîchage par excellence.
"Nous avons été confrontés à beaucoup de difficultés à cause de l'enclavement de notre commune. Nous payions très cher les frais de transport de nos récoltes. Maintenant, grâce à la piste et aux bretelles, nous avons la possibilité de produire en grande quantité, sans aucun souci", s'enthousiasme-t-il.
Sokhna Thioune est venue récolter des tomates, le jour de la tournée des agents du PUDC. Comme le fonctionnaire à la retraite et Nar Diop, elle garde un mauvais souvenir de la période antérieure à la construction des ouvrages routiers reliant ces villages de la zone des Niayes, d'où vient une grande partie des produits maraîchers consommés au Sénégal.
"Nous sommes très contents du PUDC. Faute de bonnes routes, nous transportions notre production maraîchère à pied", se souvient Sokhna Thioune.
Selon Serigne Massamba Ndiaye, un notable de Ndioufène, la piste reliant plusieurs villages de la zone des Niayes procure d'importants avantages à l'activité maraîchère locale. "Depuis la construction de cette piste, les populations mènent bien leurs activités économiques. Les maraîchers dépensaient beaucoup d'argent pour évacuer leur production. Aujourd'hui, des charrettes font la navette entre les sites de production et les marchés locaux", raconte M. Ndiaye, tout joyeux.
"Nous demandons tout de même au gouvernement de nous aider davantage, car il y a toujours des villages de la zone où l'enclavement reste un obstacle de taille", plaide-t-il.