Kenya: Des agriculteurs en guerre contre une loi criminalisant partage et vente de semences paysannes

Au Kenya, une audience judiciaire est prévue ce 24 juillet 2024 concernant une plainte d'agriculteurs contre une loi limitant le partage et la vente de semences paysannes. Une situation dénoncée notamment par l'ONG Greenpeace. Explications.

Au Kenya, c'est une rude bataille que mènent les agriculteurs pour conserver leurs semences paysannes. Car une loi criminalise le partage ou la vente de ces variétés, « au profit des multinationales », estime Greenpeace. Une audience judiciaire doit se tenir ce 24 juillet 2024 concernant la plainte d'exploitants agricoles kényans.

Pour beaucoup d'agriculteurs kényans, la loi qui limite la vente de certaines semences est tout simplement contraire à la Constitution. Dans une pétition présentée ce mercredi, ils réclament la reconnaissance et la protection des semences paysannes : elles sont plus résistantes aux aléas du climat, mais surtout plus rentables. Car les petits producteurs se les échangent et n'ont pas à les acheter.

« Si quelqu'un est pris, il risque deux ans de prison »

Tabitha Munyiri, chargée de communication et de plaidoyer au sein du Seed Savers Network, le réseau de protection des semences au Kenya, dénonce les peines encourues, au micro de Margaux Ratayzyk : « Si quelqu'un est pris en train d'échanger ou de vendre des semences non-certifiées, il risque deux ans de prison ou une amende d'un million de shillings kényans, soit presque 7 000 euros. Ou les deux. »

La loi kényane pose aussi de sérieux problèmes environnementaux en termes de diversité végétale, selon Tabitha Munyiri : « Un grand nombre de variétés de semences et de plantes sont quasiment en voie d'extinction. Certaines d'entre elles ont même déjà disparu. »

Un procès dont la date n'est pas encore connue doit se tenir. D'ici là, le Seed Savers Network entend mobiliser la communauté internationale sur le combat des agriculteurs kényans.

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