La date du 6 novembre approche à grands pas. Toutefois, le doute commence à s'installer quant au maintien du calendrier proposé par la CENI pour l'organisation des élections communales par le gouvernement.
Trois semaines avant l'expiration du délai accordé par la loi au gouvernement pour la convocation des collèges électoraux, selon le calendrier proposé par la Commission Électorale Nationale Indépendante, l'incertitude gagne du terrain au sein des formations politiques hors du pouvoir, qui craignent un éventuel report de la date du scrutin.
En attendant la formation du nouveau gouvernement, qui devrait prendre les différents décrets enclenchant le processus électoral, la méfiance s'accroît tandis que d'autres partis préparent déjà leur stratégie de campagne.
Manœuvres politiques
En effet, bien que leur mandat ait pris fin le 10 janvier 2024, la Haute Cour Constitutionnelle a indiqué dans son avis du 25 janvier 2024, en réponse à la demande du Premier ministre Christian Ntsay, que les maires et les conseillers communaux sont maintenus provisoirement en activité jusqu'à l'élection de leurs successeurs, prévue pour cette année. Lors de l'ouverture de la session spéciale de l'Assemblée nationale le 9 juillet, Christian Ntsay a affirmé que les élections se tiendront comme prévu cette année. Une déclaration qui n'a cependant pas réussi à dissiper le climat d'incertitude et les spéculations sur les manœuvres politiques justifiant cet attentisme.
Stratégie
« Peu importe ce qu'ils manigancent, ces élections doivent se tenir. Nous devons nous préparer et mettre en place dès à présent notre stratégie. Il faut à tout prix éviter de se tromper de casting », a déclaré hier le député Firaisankina d'Ambatondrazaka, Fidèle Razara Pierre. En effet, une réunion des anciens élus et des élus du parti Tiako i Madagasikara (TIM) doit se tenir aujourd'hui.
La préparation des élections à venir figure, selon les explications, parmi les sujets de cette rencontre. En tout cas, l'opposition profite de cette situation pour mettre en place sa stratégie, alors que dans le camp de la plateforme au pouvoir, on a du mal à trouver les bons candidats, surtout pour la mairie d'Antananarivo.
90 jours
Quoi qu'il en soit, le gouvernement a jusqu'au 6 août pour mettre fin à ce débat. Selon l'article 51 de la loi organique n°2018-08, relative au régime général des élections et des référendums, « les collèges électoraux sont convoqués quatre-vingt-dix (90) jours au moins avant la date du scrutin par décret pris en Conseil de Gouvernement, après consultation du projet de calendrier électoral présenté par la Commission Électorale Nationale Indépendante pour tout mandat qui arrive à son terme ».
La Commission Électorale Nationale Indépendante a d'ailleurs déjà affirmé qu'elle est prête à mener à bien le processus électoral selon la date qu'elle a proposée.