Au Congo-Brazzaville, les deux sociétés brassicoles locales, Brasco et Bralico, ont revalorisé de 20 % le prix de la bière. En causes: la hausse des obligations fiscales des entreprises du secteur et l'augmentation des matières premières. Dans la capitale, les Brazzavillois n'ont pas tardé à réagir.
Sur l'une des principales avenues du coeur de Brazzaville, à quelques pas du CEG de la Paix, des consommateurs, assis dans un bar fonctionnant avec un générateur, sont surpris par l'augmentation soudaine du prix de la bière, passé de 500 à 600 FCFA.
« Ça dérange, parce qu'on peut arriver dans un coin, demander une bière, et se voir demander 100 F de plus, alors que vous n'avez que 500 F, reconnaît un homme, qui préfère garder l'anonymat. Ils doivent nous expliquer pourquoi ils ont augmenté le prix. Ça fait des années que je connais la bière à 500 FCFA. Aujourd'hui, j'ai 40 ans. »
Le prix de la bière est resté stable pendant plus de vingt-cinq ans, mais les récentes hausses des prix des matières premières, de l'énergie et des transports ont conduit les brasseurs à ajuster leurs tarifs. Un autre consommateur partage son désarroi : « Vous savez que le coût de la vie est compliqué. Avec 500 F, je me sentais à l'aise. Mais maintenant, si la bière est à 600 F, je suis perturbé. La jeunesse connaît la bière à 500 F. À 600 F, ça ne nous convient pas avec la situation actuelle. »
Cette tendance à l'augmentation des prix de la bière n'est pas isolée. À l'échelle mondiale, les grands groupes brassicoles sont également touchés. En février dernier, le groupe danois Carlsberg a annoncé une revalorisation de ses prix en raison de l'augmentation des coûts des intrants.