Gabon: À Libreville, le lancement du programme foncier «un Gabonais, une parcelle» suscite beaucoup d'attentes

Au Gabon, l'annonce du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) - l'organe militaire qui gère le pouvoir avec les civils - sur le lancement d'un programme foncier appelé « un Gabonais, une parcelle » suscite un vif engouement. Depuis une semaine, un premier lot de 500 parcelles de 500 m² chacune est mis en vente au prix de 2,5 millions de francs CFA. Les premiers bénéficiaires recevront leur parcelle à partir du 15 août prochain. Détails.

Au Gabon, dur dur d'avoir une parcelle de terre pour construire une maison. Les populations se confinent dans les vieux quartiers populeux et insalubres. Il y a trop de spéculations, trop d'escroqueries et d'arnaques dans la vente des terrains.

Pour permettre aux citoyens de disposer d'une parcelle dans ce pays où chacun veut construire sa maison à son goût et selon ses moyens, le gouvernement a lancé un projet dénommé « un Gabonais, une parcelle ».

« Le Comité pour la transition et la restauration des institutions annonce la livraison de 500 parcelles de 500 m² à 2,5 millions de francs CFA [environ 3 800 euros, NDLR] à tout compris. » : le communiqué des militaires au pouvoir a suscité un fort engouement des Gabonais qui rêvent d'avoir un lopin de terre pour construire une maison.

« Qui n'a pas la foi de vouloir posséder un lotissement ? »

Maryse Badjina, enseignante, est l'une de ces nombreuses Librevilloises à être très intéressée : « J'ai la foi que je vais gagner, bien sûr ! Qui n'a pas la foi de vouloir posséder un lotissement ? »

L'engouement des populations est la conséquence des carences de la Société nationale immobilière qui peine à satisfaire la demande.

Autre problème de taille : l'escroquerie et l'arnaque orchestrées par les vendeurs illégaux. « Au quartier, un terrain, on peut le vendre à plusieurs personnes et même à une vingtaine de personnes », soupire un Librevillois. « Le CTRI doit penser à aménager d'autres sites afin que plusieurs Gabonais aient une parcelle », ajoute une autre.

Le ministre de l'Habitat a précisé que seuls les 500 premiers demandeurs seront satisfaits.

De son côté, Olivier Ndi Antchoué, promoteur immobilier, chargé de viabiliser les parcelles en question, affirme que d'autres sites seront bientôt disponibles : « Il y aura des lots qui vont encore arriver sous peu dans Libreville et dans le Gabon tout entier. Je pense que tout le monde y trouvera son compte. »

« Ce type d'opération nous permet d'éviter des litiges fonciers »

Ce problème d'accès à une parcelle se pose notamment à Libreville, la capitale du Gabon, construite de manière anarchique, sans plan directeur. L'architecte-urbaniste, Jean Marc Nzogho Mbele, estime que l'initiative du CTRI est un début de réaménagement de Libreville afin d'éviter le développement anarchique de la ville. « Non seulement l'espace sera accompagné des équipements collectifs de proximité, mais aussi chaque Gabonais aura une parcelle administrativement sécurisée dans un environnement viable », affirme-t-il.

« Ce type d'opération nous permet d'éviter des litiges fonciers du fait que c'est l'État qui reprend la production des parcelles et la stratégie du CTRI d'amener la population vers la périphérie permet de libérer progressivement des espaces précaires dans les villes. Ainsi le CTRI pourra réaménager ces espaces précaires et obtenir une ville globalement planifiée. Une telle initiative serait optimale par la création de l'ordre des urbanistes mettant à contribution ses membres », conclut Jean Marc Nzogho Mbele.

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