Lors d'une conférence de presse tenue le 24 juillet à Brazzaville, le président de l'Action des chrétiens pour l'abolition de la torture (Acat) au Congo, Christian Loubassou, a indiqué que la mise en place du mécanisme national de prévention de la torture est l'une des exigences qui s'impose au gouvernement qui a déposé, en avril dernier aux Nations unies, les instruments de ratification du protocole facultatif à la convention contre la torture.
En matière de prévention de la torture, le Congo a fait un pas en avant en déposant, aux Nations unies, les instruments de ratification du protocole facultatif à la convention contre cette pratique jugée inhumaine. Pour passer à l'action, dans le cadre de la mise en oeuvre de ce protocole, il est nécessaire de mettre en place un mécanisme national de surveillance des lieux de détention dit mécanisme de prévention de la torture. « Il n'y a pas d'obligation sur le type de mécanisme que le Congo peut mettre en place. Le choix reste, en effet, soumis à l'appréciation des Etats, selon le contexte culturel, politique et économique », a expliqué le président de l'Acat-Congo.
Christian Loubassou a, par ailleurs, souligné que conformément au protocole des Nations unies, le mécanisme national de prévention doit être mis en place une année après l'entrée en vigueur dudit protocole. Pour le cas du Congo, c'est donc en avril 2025 que ce mécanisme doit voir le jour. « L'Acat-Congo est disposée à accompagner dans la réflexion qui aboutira à la mise en oeuvre de ce mécanisme », a-t-il fait savoir évoquant l'importance d'encourager le gouvernement à renforcer son arsenal de prévention de la torture dans le pays.
Ce mécanisme national sera donc un instrument indépendant, jouissant pleinement de ses pouvoirs avec une diversité dans sa composition. Composé des experts nationaux, il aura pour mission de visiter les lieux de détention pour s'assurer que l'engagement du Congo à prévenir la torture est tenu. Il sera pour ainsi question de faire la promotion de la transparence dans les lieux de détention, de renforcer les capacités des agents de l'Etat en matière de prévention de la torture. Aussi, un dialogue permanent entre le gouvernement, les autres structures étatiques notamment policières, judiciaires et la société civile pour garantir la marche vers l'abolition de la torture.
Le président de l'Acat-Congo a, en outre, précisé que le protocole pour lequel le Congo a déposé les instruments de ratification dont la mission est de prévenir la torture est différent de la Convention contre la torture que le pays a ratifiée en 2003.