Au Cameroun, un Conseil d'administration extraordinaire de la Société nationale des hydrocarbures (SNH) est prévu ce 24 juillet 2024 à Yaoundé. En jeu, la gestion de cette entreprise stratégique pour les recettes de l'État camerounais, dirigée par Adolphe Moudiki depuis 31 ans.
Au Cameroun, Adolphe Moudiki, l'administrateur directeur général de la Société nationale des hydrocarbures (SNH), parviendra-t-il à sauver, une fois encore, son fauteuil à la tête de cette structure qu'il dirige depuis 31 ans et qui est, par ses recettes, l'un des plus grands contributeurs au budget de l'État ?
C'est là tout l'enjeu du Conseil d'administration extraordinaire de la SNH annoncé pour ce 24 juillet 2024 à Yaoundé. Adolphe Moudiki, ce proche du président Paul Biya, âgé de 85 ans, est annoncé absent de ces assises, convoquées par le secrétaire général de la présidence, Ferdinand Ngoh Ngoh, avec lequel il est ouvertement en bras de fer.
Un Conseil d'administration à la présidence de la République
Le Conseil d'administration, fait rarissime, se tient non pas au siège de la SNH, mais à la présidence de la République. Une délocalisation décidée par Ferdinand Ngoh Ngoh, après l'échec, le 17 juillet dernier, de la tenue des mêmes assises au siège de la SNH. Adolphe Moudiki, qui dirige l'entreprise depuis plus de trois décennies, avait alors décidé de la fermeture des portes au nez des administrateurs, courroucé - a appris RFI de bonne source - de la manière cavalière dont ce Conseil avait été convoqué, avec du reste, pour objet principal, son remplacement à la tête de cette mastodonte du gaz et du pétrole au Cameroun.
Selon les sources de RFI, Ferdinand Ngoh Ngoh a dû s'employer pour obtenir l'arbitrage du président Paul Biya en faveur du renouvellement du management de l'entreprise, et ainsi tourner la page Adolphe Moudiki qui, malgré ses 85 ans, voudrait poursuivre l'aventure. La SNH, c'est cette entreprise au coeur du scandale Glencore, ce trader anglo-suisse, condamné dans un tribunal pour des faits de corruption et de pots-de-vin versés à de hauts dirigeants dans plusieurs pays africains dont le Cameroun. L'entreprise est par ailleurs la première source de recettes de l'État.