En mai 2024, l'indice des prix des produits de base exportés par les pays de l'Uemoa a baissé de 11,1%, en lien avec le recul des cours des produits agricoles et énergétiques. En revanche, la Banque centrale des Etats de l'Afrique de l'Ouest (Bceao) relève que celui des prix des produits alimentaires importés a augmenté de 5,0% en raison de conditions météorologiques défavorables et de restrictions à l'exportation imposées par les pays producteurs.
L'indice des prix des principaux produits de base exportés par les pays de l'Uemoa a enregistré une baisse, en glissement mensuel, de 11,1% en mai 2024, contre un accroissement de 17,3% le mois précédent. Cette contraction s'explique par le repli des cours de certains produits agricoles (cacao : -20,9%, coton : -8,3%, huile de palmiste : -7,8%, café : -6,2%, huile de palme : -6,1%, caoutchouc : -0,4%).
Les prix des produits énergétiques ont également diminué, en lien avec le recul des prix du pétrole (-5,7%), atténué par l'accroissement des cours du gaz naturel (+11,5%). Au niveau des fertilisants, les cours du phosphate ont connu un déclin en mai 2024 (-4,2%). Par contre, un renchérissement a été relevé au niveau des métaux précieux et des minéraux. Les cours du zinc ont augmenté en mai 2024 (+7,9%) et ceux de l'or (+0,9%) se sont également accrus.
La baisse des cours du cacao s'explique par la combinaison de plusieurs facteurs, notamment les anticipations d'une baisse de la demande due à l'augmentation des prix du chocolat et la revente massive par les investisseurs de leurs contrats sur le produit afin de sécuriser les bénéfices réalisés avant que les conditions du marché ne se détériorent.
Les prix du coton ont reculé en raison des inquiétudes concernant la faiblesse de la demande et des conditions météorologiques favorables qui améliorent les prévisions de récoltes abondantes aux États-Unis, en Australie et en Inde. Les cours des huiles de palme et de palmiste ont baissé eu égard à la diminution des prix des huiles concurrentes, en particulier l'huile de soja.
La perspective d'une augmentation de la production en Malaisie et en Indonésie a renforcé la pression à la baisse sur les prix. La baisse des cours du café s'explique principalement par une hausse des stocks mondiaux de café arabica qui ont atteint leur plus haut niveau depuis un an. La diminution des cours du caoutchouc est en partie attribuable au démarrage de la récolte dans les zones de production, notamment en Asie du Sud-Est et en Afrique de l'Ouest.
S'agissant du pétrole, les prix ont fléchi en raison d'un meilleur approvisionnement du marché face à une demande plus faible que prévu. En effet, les pays membres de l'OPEP+ ont dépassé leur limite convenue de 568.000 barils supplémentaires par jour en avril 2024. En ce qui concerne les engrais phosphatés, les cours ont régressé en lien avec la production accrue d'ammoniac et la poursuite des exportations de la Biélorussie et de la Russie malgré les sanctions occidentales.
En revanche, les prix du gaz naturel ont augmenté en mai 2024 en raison d'une diminution récente de la production, de la persistance des tensions géopolitiques et de l'augmentation des importations asiatiques. La hausse des prix du zinc est imputable aux attentes d'une demande croissante, stimulée par les mesures de soutien économique en Chine, ainsi qu'aux prévisions de réduction des taux d'intérêt qui suscitent l'espoir d'une amélioration des perspectives industrielles.
Le renchérissement de l'or s'explique par l'accroissement des achats du métal jaune par les entreprises et les banques centrales, conjugué aux attentes d'une possible détente de la politique monétaire américaine, qui renforce l'attrait de l'or en tant que valeur refuge.
Par rapport à mai 2023, l'indice des prix des principaux produits exportés par les pays de l'UEMOA ont augmenté de 54,0%, après un accroissement de 69,7% le mois précédent. La hausse des cours concerne les produits agricoles (cacao : +170,2%, café : +47,2%, caoutchouc : +26,3% et huiles végétales : +8,0%), les minéraux (uranium : +64,8%), les métaux précieux (or : +18,2%), le pétrole (+7,9%) et les fertilisants (phosphate : +2,4%). En revanche, les prix du gaz naturel (-4,6%), du coton (-5,2%), du zinc (-4,5%) et du bois en grume (-23,3%) se sont repliés.
Les prix des principaux produits alimentaires importés dans l'UEMOA se sont accrus de 5,0% en mai 2024, en variation mensuelle, après une hausse de 0,9% un mois auparavant. Le renchérissement concerne le lait (+19,1%), le blé (+16,7%) et le riz (+4,0%). En revanche, les prix du sucre (-4,4%) et de l'huile de soja (-3,6%) se sont repliés.
L'augmentation du prix du lait est liée à la diminution de la production laitière dans les principaux pays fournisseurs du marché, notamment l'Argentine, les États-Unis et, dans une moindre mesure, l'Union européenne. Les prix du blé ont, pour leur part, progressé en raison des conditions météorologiques difficiles, notamment les gelées dans les régions céréalières de Russie et les inondations au Brésil qui ont affecté les récoltes.
S'agissant du riz, la hausse des cours est attribuable à la baisse de l'offre en Thaïlande et à la forte demande provenant en particulier de l'Indonésie et du Brésil. En outre, les restrictions à l'exportation en vigueur en Inde, telles que les interdictions sur le riz blanc non Basmati et l'application d'un droit de 20% sur le riz étuvé, exacerbent cette montée des prix.
En revanche, les prix du sucre brut ont reculé en raison de l'abondance de l'offre en provenance des principaux producteurs mondiaux. En effet, le Brésil, plus grand exportateur de sucre, devrait enregistrer sa deuxième plus grande récolte estimée à 1,8 million de tonnes. Quant au repli des cours de l'huile de soja, il découle principalement d'une faiblesse de la demande, notamment de la part de l'industrie des biocarburants, qui représente une part importante du marché du soja et connaît une activité moins soutenue.
Par rapport à la même période de l'année 2023, les prix des principaux produits alimentaires importés par les pays de l'UEMOA ont progressé de 2,8%, après une baisse de 3,4% le mois précédent. Cette dynamique baissière a été imprimée par le repli des cours de l'huile de soja (-10,7%) et du sucre (-14,1%). En revanche, les prix du lait (+15,6%), du blé (+6,4%) et du riz (+6,0%) se sont renforcés.
Exprimés en franc CFA, l'indice des prix des produits alimentaires importés par les pays de l'UEMOA ont progressé de +5,1%, suite à la hausse des prix du lait (+16,3%), du blé (+7,0%), du riz (+6,7%) et des huiles (+5,0%). La baisse des cours du sucre (-26,0%) a atténué la tendance.