Sénégal: L'Assemblée nationale et son règlement intérieur, un des sujets en exergue

Dakar — La réactualisation du règlement intérieur de l'Assemblée nationale est l'un des sujets en exergue dans les quotidiens parus mercredi dont plusieurs titres s'intéressent dans le même temps à l'audition de l'ancien ministre des Sports Lat Diop, en lien avec des accusations de détournement portées contre lui.

Les groupes parlementaires "semblent passer à la vitesse supérieure pour mettre fin à ce qui est considéré comme un bras de fer entre le pouvoir et l'opposition. Ils ont planché sur les contours" de la révision du règlement intérieur de l'Assemblée nationale "pour s'atteler, très vite, à une proposition de loi relative à [sa] modification", rapporte le quotidien Soleil.

La décision du chef de gouvernement de prononcer ou non sa déclaration de politique générale devant l'Assemblée nationale semblait conditionnée par la réactualisation de son règlement intérieur qui ne comportait plus les mentions relatives à la motion de censure et au Premier ministre depuis la réforme ayant supprimé ce poste.

Il a été de nouveau intégré à l'architecture institutionnelle du pays mais sans les mentions correspondantes dans le règlement intérieur de l'Assemblée nationale. Ce qui a conduit à un "méli-mélo", selon la formule du Soleil, le Premier ministre refusant de s'acquitter de sa déclaration de politique générale à l'hémicycle dans ces conditions.

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Ousmane Sonko "a évoqué comme argument le fait que le règlement intérieur [de l'Assemblée nationale], une loi organique, n'a pas été révisé après qu'il a subi, en 2019, une modification avec la suppression des dispositions relatives au poste qu'il occupe", explique Le Soleil.

"Guy Marius Sagna n'a pas changé"

"Vers une issue heureuse" dans cette affaire, annonce le journal, dont les informations sont confirmées par Sud Quotidien, selon lequel le groupe de travail composé des représentants des trois pôles parlementaires et du représentant des députés non-inscrits, assistés par l'administration de l'Assemblée nationale, devrait déposer ses conclusions "sur la table du président [de l'institution parlementaire] ce jour, mercredi 24 juillet 2024".

D'un parlement à un autre, le député sénégalais Guy Marius Sagna suscite l'intérêt de plusieurs publications quotidiennes, dont le journal Le Quotidien. "GMS, un réseau haut débit", écrit ce journal en s'inspirant des initiales du parlementaire sénégalais, dont les positions anti-impérialistes ont fait la renommée.

"A Abidjan pour assister à une session du Parlement de la Cédéao, écrit Le Quotidien, le député Guy Marius Sagna n'a pas changé. Il a produit les mêmes discours avec une tonalité qui a exaspéré le bureau du Parlement de la Cédéao qui dénonce ses excès et outrances".

"Guy, une lutte avec Frapp", affiche à ce sujet Bès Bi Le Jour, dont la formule est une allusion directe à l'organisation à travers laquelle Guy Marius Sagna s'est fait connaître, à savoir le Front pour une révolution anti-impérialiste, populaire et panafricaine (FRAPP).

"Il y en a qui se réclament +député du peuple+. Guy Marius Sagna, lui, se définit comme +le député des peuples de l'Afrique de l'Ouest+. Ses temps de parole au parlement communautaire sont suivis et font des dégâts", écrit Bès Bi Le Jour.

"Lat Diop compte laver son honneur"

Walfquotidien pointe aussi à son tour les "dérives verbales" de Guy Marius Sagna qui lui ont valu d'être "désavoué" par le bureau du Parlement de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest.

Mais la convocation à la gendarmerie de Lat Diop est le sujet qui a le plus retenu l'attention des quotidiens, parmi lesquels Vox Populi, qui évoque à sa une "rocambolesque accusation" de détournement d'argent à l'encontre de l'ancien ministre des Sports dans le dernier gouvernement du précédent régime.

Un ex-collaborateur avait accusé Lat Diop d'avoir tenté de lui confier une valise remplie de billets de banque d'une valeur d'un milliard de francs CFA. "Auditionné et libre, Lat Diop compte laver son honneur", indique Vox Populi.

"Il dément formellement les accusations" portées contre lui, selon Les Echos. Libération précise que l'audition de l'ancien ministre par la gendarmerie de Keur Massar, à Dakar, "a duré une heure de temps".

Direct News et Rewmi quotidien reviennent tous les deux sur cette affaire, pendant que Bès Bi Le Jour tente de percer le mystère du "silence" de l'ancien Premier ministre Amadou Ba, candidat malheureux à la présidentielle du 24 mars dernier.

"Le silence" de l'ancien Premier ministre "indispose ses alliés", dans un contexte où le régime en place n'est pas épargné par les critiques. En conséquence, Mamadou Ibra Kane, un de ses alliés, "l'invite à s'adresser aux Sénégalais".

Il estime que "c'est le moment ou jamais" de le faire. De même, Abdou Latif Coulibaly, ancien secrétaire général du gouvernement, et Aliou Sall, frère de l'ex-président Macky Sall, "attendent que l'ancien PM se détermine", rapporte Bès Bi Le Jour.

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