Le projet de loi y afférent a récemment été adopté par l'Assemblée nationale. Une Chambre dominée de long en large par le parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais ( Rdoc).
De ce qui précède, le décret du président de la République, signé ce 24 juillet 2024, et prorogeant le mandat des conseillers municipaux, n'est donc qu'en fait une simple formalité. Aussi le bail des conseillers municipaux qui devait prendre fin le 25 février 2025, a-t-il été prorogé jusqu'au 31 mai 2026, " sauf tenue, durant cette période, d'élections municipales dans les conditions prescrites par la loi".
Pour plusieurs observateurs, cette manoeuvre que rien ne justifie objectivement, vise à écarter plusieurs candidats de l'opposition dans la course à l'élection présidentielle d'octobre 2025, dont le président du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun ( MRC), Maurice Kamto.
En effet, selon la loi régissant le scrutin présidentiel, seuls les partis politiques disposant d'élus ( conseillers municipaux, députés, senateurs, conseillers régionaux ), peuvent présenter un candidat. Ce qui n'est pas le cas du MRC, qui avait boycotté les élections législatives et municipales du 09 février 2020, mais qui comptait bien se rattraoer pour février 2025, à la fin du mandat des députés et des conseillers municipaux. Ce que le régime de Yaoundé ne compte pas lui permettre.