Sénégal: Un rapport pointe les pertes financières dans le secteur agricole faute d'équipements adéquats

Alors qu'atteindre une souveraineté alimentaire est un objectif et un enjeu majeur pour le Sénégal, un rapport de l'Initiative prospective agricole et rurale (IPAR), un centre de recherche sur les politiques agricoles en Afrique de l'Ouest, réalisé à Podor, dans le nord du Sénégal - où se trouvent près de deux tiers des terres arables du pays - met en lumière des pertes financières colossales que subit chaque année le secteur agricole faute d'équipements adéquats pour mieux conserver les récoltes. C'est ce qu'on appelle les pertes post-récoltes.

Des oignons perdus, faute de chambres froides où les stocker, des bananes pourries en l'absence de camions frigorifiques pour les transporter. Voici quelques exemples d'équipements manquants dans le département de Podor, dans le nord du pays, et qui expliquent en partie l'ampleur des pertes post-récoltes, évaluées à plus de 5 milliards de francs CFA en 2023 pour la seule région de Podor. Selon le centre de recherche IPAR, si le Sénégal a fait des progrès en dix ans et réduit ses pertes, elles constituent toujours un énorme manque à gagner, selon Cheikh Oumar Ba, directeur de l'Initiative prospective agricole et rurale :

« On parlait d'autour de 25 % de pertes post-récoltes en moyenne, mais on a vu suivant les spéculations et les zones qu'il est possible d'aller jusqu'à plus de 60 % de pertes post-récoltes. Ce qui est un peu difficile à comprendre, c'est que, au moment où les producteurs ont déjà les produits en main, les pertes, c'est du gâchis (...) . Et pourquoi ils les perdent ? C'est souvent parce que les types de magasins et de stockages ne sont pas adaptés. On a vu que certains sont carrément construits en zinc, ce qui est quand même incompréhensible avec la chaleur qu'il fait. »

Infrastructures inadaptées, absence de chambres froides ou encore de magasins de stockage. Le manque de transformation des produits ou d'implication des populations dans l'usage de ces équipements expliquent ces lourdes pertes dans les récoltes. Des problèmes faciles à corriger, selon le Centre de recherche sur les politiques agricoles, qui encourage aussi l'investissement pour permettre d'atteindre plus vite la souveraineté alimentaire tant désirée par le Sénégal.

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