Soudan: Guerre au pays - Une enquête de l'ONU alerte sur de graves violations des droits de l'homme

Des réfugiés soudanais dans un camp à Adré, au Tchad.

L'ONU a appelé d'urgence, mardi 23 juillet 2024, la communauté internationale à intensifier ses efforts pour mettre fin à la guerre au Soudan déclenchée le 15 avril 2023, entre l'armée régulière et leurs supplétives, les forces de soutien rapide (FSR). La Mission internationale indépendante d'établissement des faits de l'ONU pour le Soudan, s'est rendue entre le 30 juin et le 18 juillet au Tchad où des milliers de Soudanais se sont réfugiés, recueillant des témoignages dans les camps de réfugiés soudanais.

Cette enquête onusienne vient confirmer le travail des journalistes et des différentes ONG, qui s'étaient rendus à l'est du Tchad et qui ont pu recueillir les témoignages accablants et inquiétants, sur les exactions subies par les civils soudanais au Darfour. S'appuyant sur les témoignages, recueillis à Adré, Farchana et Abéché, les enquêteurs de l'ONU, ont décrit les violences auxquelles les réfugiés ont été confrontés : « Meurtres, tortures, disparitions forcées et violences sexuelles, y compris des viols collectifs ».

Mona Rishmawi, membre de l'équipe d'experts onusiens, affirme que les témoignages des victimes de violences sexuelles « ont été décourageants ». « Ces actes brutaux doivent cesser et leurs auteurs doivent être traduits en justice », s'indigne-t-elle. Ces victimes ont besoin, selon les experts, d'un soutien physique et psychologique solide, mais qui n'est pas disponible dans leurs conditions actuelles.

D'autres témoins ont également fait état de cas de détention arbitraire, de nombreuses violations ont particulièrement visé certaines professions, telles que les avocats, les médecins, les enseignants ou les défenseurs des droits de l'homme, mentionne l'enquête.

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La mission onusienne indique enfin qu'il est clair, malgré le soutien apporté à ces réfugiés, que les besoins dépassent l'aide disponible, d'où l'appel à la communauté internationale à renforcer cette aide humanitaire aux réfugiés soudanais du Tchad.

Stéphane Dujarric, le porte-parole de l'ONU s'est dit préoccupé par la détérioration de la situation humanitaire au Soudan où 26 millions de personnes souffrent de faim aiguë. « Cela équivaut à la population de l'Australie » a-t-il déclaré devant les journalistes mardi 23 juillet.

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