Alors que les initiatives de la communauté internationale pour mettre fin à la guerre au Soudan s'enlisent, une lueur d'espoir émerge. Une reprise du dialogue entre le Président des Émirats arabes unis, Mohammed bin Zayed Al Nahyan et le Président du Conseil souverain de Transition soudanais, le général Abdel Fattah al-Burhan, laisse penser que les lignes pourraient bouger dans le bon sens, dans les semaines ou mois à venir.
A en croire plusieurs medias, les deux personnalités ont échangé au téléphone, il y a quelques jours. Ce qui a permis au président émirati de réaffirmer son engagement ferme à militer pour la paix et la stabilité au Soudan. Malgré le pessimisme qui peut nous habiter, à la vue de la situation chaotique de ce pays d'Afrique du Nord-Est, on ose croire que les parties en conflit vont finir par faire preuve de réalisme et donner de la chance à la paix.
Jusque-là, les belligérants, à savoir l'armée, dirigée par le général Abdel Fattah Burhan et les forces paramilitaires, commandées par le général Mohamed Hamden Dagalo, préfèrent faire parler la poudre, avec les conséquences y afférentes. Depuis le début de ce conflit pour le contrôle du pouvoir en avril 2023, les armes n'ont cessé de crépiter, plongeant le Soudan dans un désordre indescriptible.
Selon les Nations unies, environ 15 000 personnes ont trouvé la mort dans cette guerre, qui a par ailleurs fait 10 millions de déplacés. De nombreux réfugiés sont présents dans des pays voisins, comme l'Ouganda et l'Egypte, avec les défis que cela impose. Que d'exactions commises par les deux camps, accusés, entre autres, de crimes de guerre et de blocage de l'aide humanitaire.
L'ONG, Médecins sans frontières (MSF), n'a-t-elle pas qualifié la situation au Soudan de « crise humanitaire la plus grave au monde » ? Le cas de ce pays est très préoccupant pour ne pas dire que l'heure est grave. Il faut espérer alors que l'intransigeant général Burhan qui refuse de dialoguer avec les forces paramilitaires va mettre de l'eau dans son vin pour l'intérêt supérieur du Soudan. Si le patron de l'armée régulière soudanaise, qui perçoit les forces paramilitaires comme des criminels, avait accepté la main tendue de leur commandant, les armes se seraient peut-être tues.
Il faut à tout prix, vu les ravages du conflit, que les deux parties s'asseyent autour d'une table pour discuter afin de parvenir à un cessez-le-feu, voire à une solution durable. Les Soudanais souffrent énormément de cette autre guerre, qui n'aurait pas dû avoir lieu, tant elle se fonde sur des intérêts purement égoïstes. La communauté internationale, à travers des pays comme les États-Unis et l'Arabie saoudite, ont échoué à résoudre le conflit. Le président des émirati a relancé les négociations et on espère que ses efforts vont payer. Sans quoi, le Soudan va à vau-l'eau...