L'attaque a coûté la vie à plusieurs soldats togolais près de la frontière avec le Burkina. Une attaque qui pose la question de la coopération militaire.
Trois jours après cette attaque qui a visé un poste de l'armée togolaise à Kpinkankandi, à la frontière avec le Burkina Faso, c'est le silence aussi bien du côté du gouvernement togolais que de celui de l'armée.
Le Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM, affilié à Al-Qaïda) qui a revendiqué cette attaque, fait état de six soldats tués. Un bilan qui pourrait être plus lourd selon certaines sources, ce qui expliquerait la gêne du gouvernement qui n'a toujours pas réagi.
Un silence que déplore Tchassona Traoré, président du Mouvement citoyen pour la démocratie et le développement.
"C'est par les réseaux sociaux que nous avons appris cette attaque et nous avons du mal à faire une déclaration officielle par rapport à cela. C'est déplorable que le gouvernement cache cela à nos compatriotes. Il s'agit de nos compatriotes morts au combat et on a besoin de savoir ce qui s'est passé et on se pose des questions. Qu'est-ce que l'Etat fait, quels sont les moyens mis à la disposition de l'armée pour éviter ce genre de situation ?", dit l'homme politique togolais.
L'attaque aurait été menée par une centaine de djihadistes venus du Burkina Faso voisin. Equipés de mitrailleuses lourdes, ces djihadistes auraient vite mis en déroute les soldats togolais pour ensuite prendre le contrôle de leur camp pendant quelques heures, avant de se retirer en direction du Burkina Faso, en emportant des véhicules, des armes et des munitions.
Renforcer le renseignement
Une attaque qui pose une nouvelle fois la question de la coopération militaire entre les différents pays, explique le journaliste et analyste politique Jacques Djakouti.
"Il est très important que le Togo, le Bénin, le Burkina Faso et le Ghana mutualisent leurs efforts dans le renseignement et permettent aux armées de rentrer dans les différents territoires pour poursuivre les auteurs des attaques", explique-t-il.
Le Togo partage une frontière longue de 120 kilomètres avec le Burkina Faso. Et pour faire face aux attaques djihadistes, les autorités togolaises ont mis en place, en septembre 2018, l'opération "Koundjoaré", en mobilisant quelque 2.000 soldats, ce qui n'a pas empêché la multiplication des attaques dans cette région considérée comme une zone de passage pour le trafic d'or et de drogue, qui participent en partie au financement des groupes armés.
Aux dernières nouvelles, le gouvernement togolais aurait réagi ce mercredi après midi, à l'issue du conseil des ministres hebdomadaires.